L'Union africaine suspend l'adhésion de la Guinée-Bissau après le coup d'État et les militaires nomment un Premier ministre

Le président de la Commission de l'Union africaine a déclaré vendredi que l'adhésion de la Guinée-Bissau à ses instances avait été suspendue, deux jours après le renversement du président Umaro Sissoco Embaló et la prise de pouvoir par des militaires dans ce pays.

L'armée a annoncé mercredi le renversement d'Embaló et la suspension des élections présidentielle et législatives qui avaient eu lieu le 23 novembre et dont les résultats devaient être annoncés prochainement.

Mahmoud Ali Youssouf a déclaré que l'Union avait décidé "de suspendre avec effet immédiat" l'adhésion de la Guinée-Bissau à toutes ses instances.

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Critiques du coup d'État

Le coup d'État a été largement critiqué, notamment par le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, qui a dénoncé une "violation des principes démocratiques", et par la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) qui a suspendu l'adhésion du pays à "toutes les instances de décision".

La Guinée-Bissau, un pays côtier d'Afrique de l'Ouest situé entre le Sénégal et la Guinée (Conakry), a connu quatre coups d'État et une série de tentatives de coup d'État depuis son indépendance du Portugal en 1974. Les résultats des élections dans le pays ont souvent été sujets à controverse.

La Guinée-Bissau, un pays extrêmement pauvre avec une population de 2,2 millions d'habitants, souffre d'une corruption chronique et constitue un point de transit pour le trafic de drogue entre l'Amérique du Sud et l'Europe.

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La Guinée-Bissau a été ajoutée à la liste des pays dont l'adhésion a été suspendue par l'Union africaine en raison de coups d'État, alors que le continent a connu une série de coups d'État touchant le Mali, le Burkina Faso, le Niger, le Soudan, et plus récemment Madagascar.

Nommer un Premier ministre

Jeudi, les chefs du coup d'État ont nommé le chef d'état-major de l'armée de terre, le général Horta N'Tam, à la tête du commandement militaire supérieur pour rétablir l'ordre et sécuriser la transition politique.

Vendredi, le général Horta N'Tam a signé un décret nommant l'ancien ministre des Finances, Elídio Vieira Té, comme Premier ministre et ministre des Finances.

Lors d'une brève cérémonie d'inauguration dans la capitale Bissau vendredi, le président du conseil militaire a loué Vieira Té comme "diligent", exprimant l'espoir de "continuer à travailler avec lui dans le même bateau".

Il a ajouté : "Le peuple attend beaucoup de notre engagement à tous les deux".