128 morts dans l'incendie de Hong Kong et la recherche de dizaines de disparus se poursuit

Les familles des disparus continuent de chercher dans les hôpitaux, espérant qu'ils ne soient pas parmi les victimes, alors que les efforts pour éteindre les flammes ont pris fin vendredi matin.

Tang a déclaré aux journalistes que le bilan des morts avait atteint 128 personnes, dont 89 n'ont pas encore été identifiées, en plus de plus d'une centaine de disparus et 79 blessés.

Il a confirmé que l'enquête pour déterminer les causes du pire incendie que Hong Kong ait connu depuis 1948 était toujours en cours et pourrait prendre trois à quatre semaines.

Il a expliqué que les résultats préliminaires de l'enquête indiquent que l'incendie, qui a commencé dans les parties inférieures d'un réseau conçu pour protéger contre la poussière et les objets tombants, a facilité sa propagation. L'utilisation de bambou dans les échafaudages et de matériaux inflammables comme des panneaux en mousse pour protéger les fenêtres est une pratique courante à Hong Kong.

De son côté, le chef des pompiers de Hong Kong, Andy Young, a confirmé qu'il y avait des défaillances dans les systèmes de sécurité.

Il a déclaré aux journalistes qu'une équipe de spécialistes avait été envoyée dans les bâtiments après de nombreux témoignages selon lesquels l'alarme incendie ne s'était pas déclenchée.

Il a ajouté : "Nous avons constaté que les systèmes d'alarme dans les huit bâtiments ne fonctionnaient pas correctement", confirmant ainsi les récits de nombreux témoins rencontrés par l'Agence France-Presse.

Après plus de 40 heures, des centaines de pompiers ont réussi à maîtriser l'incendie vers 10 heures du matin (02h00 GMT) dans les bâtiments du complexe résidentiel Wang Fook Court, qui était en cours de rénovation.

Des journalistes de l'Agence France-Presse ont vu ce matin des secouristes transporter quatre sacs mortuaires qui pourraient contenir des restes récupérés sous les décombres. D'autres sacs mortuaires ont été déchargés à la morgue de Sha Tin, à environ 30 minutes en voiture du site de l'incendie.

La tragédie a laissé de nombreuses histoires douloureuses sur la souffrance des habitants pris dans les flammes et dans des moments de panique, ou lors de l'identification des victimes.

Wong (38 ans) a pleuré en parlant de son parcours d'hôpital en hôpital à la recherche de la femme de son frère et de sa sœur jumelle.

Elle et sa sœur sont allées jeudi identifier les victimes à travers des photos, mais leur démarche a été vaine. Elle a déclaré : "Mon cœur est faible, je ne pensais pas que je pourrais regarder les photos de mes proches morts".

Elle a retrouvé un brin d'espoir en entendant parler de victimes non identifiées admises aux soins intensifs à l'hôpital Prince of Wales. Elle a dit : "Nous n'avons pas encore reçu de nouvelles".

La catastrophe a provoqué une onde de choc dans toute la ville, qui fait partie de la Chine, mettant en lumière sa vulnérabilité face aux dangers.

Le risque d'incendie augmente car Hong Kong, qui compte 7,5 millions d'habitants, a une densité de population moyenne de plus de 7100 habitants par kilomètre carré. Ce chiffre triple dans les zones les plus urbanisées.

Cette catastrophe a soulevé de nombreuses questions sur la cause de l'incendie, alors que les autorités ont promis d'enquêter sur d'éventuelles corruptions. Il est probable que les échafaudages en bambou et les matériaux synthétiques hautement inflammables aient accéléré la propagation de l'incendie.

Le ministère du Travail de Hong Kong a déclaré dans un communiqué que l'entrepreneur avait précédemment reçu des avertissements écrits concernant les règlements de sécurité incendie. Cependant, le communiqué ne mentionne pas explicitement de manquement de sa part à cet égard.

Les résidents du complexe résidentiel, qui compte environ 2000 appartements et a été construit en 1983 dans la région de Tai Po au nord de Hong Kong, ont décrit la rapidité de la propagation des flammes.

Une femme de 77 ans nommée Mui a déclaré : "Le feu s'est déclaré dans un bâtiment et s'est propagé à deux autres en moins de 15 minutes. Tout s'est passé très vite. Tout était rouge. Je tremble rien que d'y penser".

La police a annoncé l'arrestation de trois personnes soupçonnées de négligence lors des travaux de maintenance, mais il n'est pas encore clair dans quelle mesure elles sont impliquées dans l'incendie.

Des centaines de personnes ont exprimé leur solidarité avec les victimes de l'incident, des bénévoles ayant installé des stands près du complexe pour distribuer des vêtements et de la nourriture et offrir un soutien psychologique et médical. La solidarité était telle que les organisateurs ont publié sur les réseaux sociaux qu'ils n'avaient plus besoin d'aide.