Le président déchu de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embaló, arrive au Sénégal

La direction militaire supérieure de la Guinée-Bissau a annoncé jeudi la nomination d'un nouveau chef du conseil militaire du pays, renforçant ainsi la prise de pouvoir par la force, qui a commencé après des élections présidentielles contestées, et a conduit à l'exil du président déchu Umaro Sissoco Embaló vers le Sénégal voisin.

Selon une annonce diffusée par la télévision officielle, les hauts responsables militaires de ce pays d'Afrique de l'Ouest ont nommé le général Horta Inta-A à la tête du gouvernement militaire, qui supervisera une période de transition d'un an.

Entre-temps, Embaló est arrivé au Sénégal à bord d'un avion affrété par le gouvernement sénégalais qui était "en contact direct avec toutes les parties prenantes concernées en Guinée-Bissau", a déclaré le ministère sénégalais des Affaires étrangères dans un communiqué, promettant que le pays travaillerait avec ses partenaires pour restaurer la démocratie en Guinée-Bissau.

La Guinée-Bissau est l'un des pays les plus pauvres du monde, ravagé par des coups d'État et des tentatives de coup d'État depuis son indépendance du Portugal il y a plus de 50 ans, y compris une tentative de coup d'État survenue en octobre dernier. Ce pays, qui compte 2,2 millions d'habitants, est connu comme un centre de trafic de drogue entre l'Amérique latine et l'Europe, un phénomène que les experts disent avoir alimenté ses crises politiques.

Quelques heures après que l'opposition a appelé à des manifestations contre le coup d'État et a exigé la publication des résultats des élections qui devaient être publiés plus tôt dans la journée de jeudi, les autorités militaires ont publié une déclaration interdisant les manifestations publiques et "toutes les actions perturbant la paix et la stabilité du pays".

Dans une déclaration précédente, le général Inta-A, qui était chef d'état-major de l'armée jusqu'au coup d'État et un proche allié du président déchu, a déclaré : "L'incapacité des acteurs politiques à arrêter la détérioration du climat politique a finalement poussé les forces armées à intervenir".

Les autorités militaires ont précédemment déclaré qu'Embaló et d'autres personnalités de premier plan arrêtées lors du coup d'État étaient en bonne santé et resteraient en détention. Les conditions de départ d'Embaló vers le Sénégal n'étaient pas immédiatement claires.

Le président de la Commission de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a condamné le coup d'État, appelant à la libération inconditionnelle d'Embaló et des autres responsables détenus et au respect du processus électoral.

Le bloc régional d'Afrique de l'Ouest connu sous le nom de "CEDEAO" a également tenu une réunion virtuelle des chefs d'État où il a condamné le coup d'État et "l'arrestation illégale" d'Embaló. Le président de la Sierra Leone, Julius Maada Bio, qui est également président de la CEDEAO, a déclaré : "Notre réponse sera ferme, principielle et cohérente avec notre histoire".

Plusieurs autres pays, dont la France, ont également condamné le coup d'État et appelé au respect de l'ordre constitutionnel.