L'armée de la Guinée-Bissau a confirmé le coup d'État

L'armée de la Guinée-Bissau a annoncé vendredi avoir arrêté le président par intérim Raimundo Pereira et le Premier ministre Carlos Gomes Junior, mais a déclaré qu'elle "n'avait aucune intention de prendre le pouvoir".

"Le président a été arrêté dans sa résidence à Bissau par un groupe de soldats et emmené dans un lieu inconnu", a confirmé un des collaborateurs du président.

L'arrestation du Premier ministre a été confirmée par son épouse.

Le président a été arrêté dans sa résidence à Bissau par un groupe de soldats et emmené dans un lieu inconnu.

L'armée a publié vendredi un communiqué, relayé par la radio nationale, indiquant qu'elle avait réalisé un coup d'État en raison d'un accord militaire secret signé avec l'Angola.

C'est le premier commentaire après que l'armée a attaqué jeudi soir la résidence du Premier ministre et occupé les sièges du parti au pouvoir et de la radio, mais il ne précise pas qui a exactement mené le coup.

'Accord secret'

"Les événements d'hier sont survenus parce que nous avons découvert l'existence d'un accord militaire secret, signé par le Premier ministre Carlos Gomes, le président par intérim Raimundo Pereira, le gouvernement de la Guinée-Bissau et l'Angola", souligne le communiqué de vendredi, ajoutant que "cet accord légitime la présence de soldats étrangers, c'est-à-dire d'une mission militaire angolaise, pour protéger le gouvernement de la Guinée-Bissau en temps de crise", rapporte l'AFP.

La radio nationale de la Guinée-Bissau a rapporté que les soldats de ce pays ne souhaitent pas le pouvoir, mais sont intervenus pour stopper une agression étrangère, selon l'AP.

L'armée a occupé vendredi des bâtiments gouvernementaux en Guinée-Bissau et surveille les routes dans la capitale, ayant apparemment réalisé un coup d'État, ont déclaré plus tôt dans la journée des diplomates et des habitants.

Auparavant, l'armée avait occupé la maison d'un ancien Premier ministre pour empêcher son élection à la présidence.

Le Conseil de sécurité des Nations Unies a condamné vendredi le coup d'État militaire qui a eu lieu en Guinée-Bissau et a souligné qu'un gouvernement civil devait être rétabli dans ce pays d'Afrique de l'Ouest.

"Les membres du Conseil de sécurité de l'ONU condamnent l'action militaire et appellent à un rétablissement immédiat du gouvernement civil", a déclaré l'ambassadrice américaine auprès de l'ONU, Susan Rice.

Des soldats non identifiés ont attaqué avec des fusils automatiques et des armes lourdes la maison de Carlos Gomes Junior jeudi soir dans la capitale Bissau.

Appel des États-Unis

Il est impopulaire dans l'armée de ce pays d'Afrique de l'Ouest, qui a une longue tradition de coups d'État.

Des soldats armés gardent le bureau présidentiel, la télévision d'État, les routes menant à la ville et d'autres sites importants.

La ville était calme vendredi, et la plupart des chaînes de télévision et des stations de radio ne diffusent pas de programmes.

L'ancien Premier ministre avait presque remporté la majorité au premier tour des élections présidentielles en mars et on s'attendait à ce qu'il soit élu au second tour le 29 avril.

La ville était calme vendredi, et la plupart des chaînes de télévision et des stations de radio ne diffusent pas de programmes.

Les États-Unis ont appelé vendredi au rétablissement du gouvernement civil en Guinée-Bissau.

"Nous appelons toutes les parties à déposer les armes et à rétablir une direction civile légitime", souligne le communiqué de l'ambassade américaine à Dakar, ajoutant qu'il est "triste que certains éléments de l'armée de la Guinée-Bissau aient choisi de dévier du chemin du processus démocratique dans ce pays", rapporte l'AFP.