Clôture du sommet du G20 à Johannesburg sans cérémonie de passation de présidence aux États-Unis

Le sommet des dirigeants du G20, qui s'est tenu à Johannesburg en Afrique du Sud samedi et dimanche, s'est terminé sans cérémonie de passation de présidence aux États-Unis, en raison d'un vif désaccord diplomatique entre les deux pays concernant le niveau de représentation américaine au sommet.

Les États-Unis ont boycotté la réunion de deux jours des dirigeants des économies riches et émergentes à Johannesburg en raison des allégations de l'administration du président américain Donald Trump selon lesquelles l'Afrique du Sud persécute violemment la minorité afrikaner blanche, ce que Pretoria a fermement nié, et Washington s'est contenté d'envoyer le chargé d'affaires de son ambassade, Mark de Dillard, pour assister à la session de clôture et prendre la présidence du groupe.

Cependant, l'Afrique du Sud a qualifié l'envoi par les États-Unis de leur chargé d'affaires pour prendre la présidence tournante du sommet d'insulte envers le président sud-africain Cyril Ramaphosa.

Le ministre des Relations internationales et de la coopération d'Afrique du Sud, Ronald Lamola, a déclaré dans un communiqué aux journalistes dimanche : "Les États-Unis sont membres du G20, et s'ils souhaitaient avoir un représentant, ils auraient pu envoyer quelqu'un à un niveau approprié. C'est un sommet de dirigeants, et le niveau approprié pourrait être le chef d'État, ou un représentant spécial désigné par le président, ou un ministre".

Lamola a confirmé que l'absence de participation américaine de haut niveau a empêché la tenue de la cérémonie de passation traditionnelle, et a déclaré que le président sud-africain ne remettrait pas la présidence au chargé d'affaires américain mais à l'État américain dans n'importe quel endroit ou bureau ministériel de son choix en Afrique du Sud.

Le président sud-africain, hôte du sommet, a tenté de minimiser l'absence de Trump, affirmant que le G20 reste une plateforme essentielle pour la coopération internationale, et a déclaré : "Le G20 souligne l'importance du multilatéralisme... Les défis auxquels nous faisons face ne peuvent être abordés que par la coopération et le partenariat".

Cependant, le sommet a été affecté par le boycott américain, alors que Li Qiang représentait la Chine au lieu du président Xi Jinping, le Kremlin envoyait le responsable Maxim Oreshkin au lieu du président Vladimir Poutine, et le ministre des Affaires étrangères argentin Pablo Kerner au lieu du président Javier Milei.

Le sommet, qui est le premier du genre sur le continent africain et le premier auquel participe l'Union africaine en tant que membre permanent, a vu des avertissements de la part des dirigeants sur les divisions géopolitiques qui menacent le rôle du groupe dans la gestion des crises économiques mondiales.

Le président français Emmanuel Macron a affirmé que "le G20 pourrait être à l'aube de la fin de son rôle", tandis que le Premier ministre britannique Keir Starmer a souligné la nécessité de trouver "des moyens constructifs pour faire face aux défis mondiaux".

Malgré l'absence de Washington, les dirigeants ont adopté la déclaration du sommet qui a abordé des questions de climat, d'énergie, de dettes et de minéraux stratégiques, et a inclus un appel à une paix "juste" en Ukraine, au Soudan, en République démocratique du Congo et dans les territoires palestiniens occupés.

Cependant, le désaccord américano-africain a jeté une ombre sur l'événement, surtout avec l'annonce de Trump que les États-Unis accueilleront le prochain sommet du groupe en 2026 dans son club de golf en Floride.