Zelensky : Nous pourrions perdre le soutien américain à cause du plan de paix

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a averti, vendredi, que son pays pourrait perdre le soutien des États-Unis si le plan américain visant à mettre fin à la guerre avec la Russie était rejeté. Dans un discours vidéo adressé aux Ukrainiens, il a déclaré que "l'Ukraine pourrait faire face à un choix très difficile : perdre sa dignité ou risquer de perdre un partenaire clé".

Dans ce contexte, Zelensky a eu des conversations téléphoniques avec le vice-président américain Jay D. Vance, portant sur le plan américain pour mettre fin à la guerre, selon une source à la présidence ukrainienne qui a informé des journalistes, dont un correspondant de l'Agence France-Presse, précisant que l'appel "s'est terminé il y a environ une demi-heure".

Rustem Umerov, le principal négociateur ukrainien et secrétaire du Conseil de sécurité nationale, a confirmé que Kiev "n'acceptera aucun plan qui dépasse ses lignes rouges".

Pression américaine croissante

Parallèlement, l'Ukraine fait face à de fortes pressions de Washington pour accepter l'accord, avec des menaces de cessation de la fourniture d'informations de renseignement et d'armements, selon des sources bien informées qui ont parlé à Reuters. L'une d'elles a précisé que les États-Unis demandaient à Kiev de signer le cadre de l'accord d'ici jeudi prochain.

Plusieurs sources ont révélé que le plan américain, composé de 28 points, comprend des concessions importantes de la part de l'Ukraine, après que Kiev a précédemment refusé de céder une partie de son territoire.

Le plan stipule que l'Ukraine doit renoncer aux régions de Louhansk et de Donetsk dans la région du Donbass, ainsi que reconnaître la Crimée, annexée par la Russie en 2014, comme territoire russe de facto.

Le plan prévoit également le gel des lignes de contact dans les régions de Kherson et de Zaporijjia, que Moscou a illégalement annexées.

Conditions politiques et électorales

Le plan demande à Kiev de renoncer à sa quête d'adhésion à l'OTAN, de ne pas accepter le déploiement de troupes internationales sur son territoire, ainsi que de tenir des élections dans un délai de 100 jours.

Dans un contexte de scandale de corruption croissant ayant conduit à la chute de deux ministres en Ukraine, un point concernant la révision de l'aide étrangère a été supprimé et remplacé par un appel à "une amnistie générale", selon un haut responsable américain qui a informé l'Agence France-Presse, ce que Umerov a indirectement nié.