Ce que nous savons sur l'attaque de Bondi Beach en Australie

Sydney (AFP) - Un père et son fils sont accusés d'avoir ouvert le feu lors d'un festival juif à Bondi Beach, Sydney, tuant 15 personnes et en blessant beaucoup d'autres.

Voici ce que nous savons sur l'attaque du 14 décembre, l'une des fusillades de masse les plus meurtrières de l'histoire australienne.

Tirs à Bondi

La police a reçu les premiers rapports de tirs à Bondi Beach à 18h47 (07h47 GMT).

Sajid Akram, 50 ans, et son fils Naveed, 24 ans, auraient tiré avec des armes longues sur la foule lors d'une célébration familiale de Hanoukka qui rassemblait environ 1 000 personnes.

Dans des documents judiciaires publiés lundi, la police a allégué que le duo avait « planifié méticuleusement » l'attaque « pendant plusieurs mois ».

Cela inclut des allégations selon lesquelles ils auraient effectué un « entraînement aux armes à feu » dans ce que la police a décrit comme la campagne de la Nouvelle-Galles du Sud.

Le duo aurait également effectué un voyage de « reconnaissance » nocturne à Bondi Beach quelques jours avant les meurtres, selon la police.

Dans des images de surveillance, ils sont filmés en train de marcher le long de la passerelle d'où ils ont ensuite lancé leur attaque.

Ils ont aussi enregistré une vidéo dénonçant les « sionistes » et expliquant leurs motivations pour ce massacre.

Le duo aurait loué une chambre dans une maison partagée quelques jours avant la fusillade.

Au petit matin du jour de la fusillade, ils ont été filmés en train de charger des « objets longs et encombrants enveloppés dans des couvertures » dans une voiture. Ces objets, selon la police, comprenaient trois armes à feu, quatre bombes artisanales et deux drapeaux de l'État islamique.

Quelques heures plus tard, le père et le fils se sont rendus à Bondi pour perpétrer l'attaque.

Bilan

Parmi les 15 personnes tuées figuraient une fillette de 10 ans, une survivante de l'Holocauste et un couple marié abattu alors qu'ils tentaient de contrecarrer l'attaque.

Des funérailles ont été organisées pour la plupart des victimes, notamment la jeune Matilda, décrite comme un « rayon de soleil » ; Alex Kleytman, mécanicien retraité de 87 ans et survivant de l'Holocauste ; ainsi que Boris et Sofia Gurman, habitants de Bondi, qui ont affronté l'un des tireurs.

Tireurs présumés

Sajid Akram a été abattu par la police sur les lieux. De nationalité indienne, il est entré en Australie avec un visa en 1998.

Son fils Naveed Akram, 24 ans, maçon au chômage, a été blessé et hospitalisé sous surveillance policière, sortant du coma après trois jours.

Citoyen australien de naissance, il a été inculpé pour terrorisme, 15 meurtres, 40 chefs de blessures graves avec intention de tuer et pour avoir affiché un symbole d'une organisation terroriste interdite après que deux drapeaux de l'État islamique ont été trouvés dans sa voiture.

Il a été transféré de l'hôpital à la prison lundi, où il attendra sa prochaine audience.

Enquête

Les suspects ont effectué un voyage de quatre semaines dans le sud des Philippines, revenant quelques semaines avant la fusillade.

Le personnel de l'hôtel GV de la ville de Davao a déclaré à l'AFP que les deux hommes étaient restés dans leur petite chambre pendant la majeure partie de leur séjour de 28 jours.

Mais on ne sait pas ce qu'ils faisaient dans le pays.

L'Organisation australienne du renseignement de sécurité a enquêté sur le fils en 2019 pour une possible radicalisation, mais a conclu qu'il ne représentait pas une menace.

Le service a également interrogé le père dans le cadre de cette enquête, mais il a pu obtenir une licence de port d'armes lui permettant de posséder six fusils, dont trois ont été retrouvés sur les lieux de la fusillade.

Réactions

Les gouvernements des États et fédéral cherchent à mettre en œuvre des réformes plus strictes sur les armes à feu à la suite de la fusillade.

Le parlement de la Nouvelle-Galles du Sud a poursuivi lundi l'adoption de ce qu'il a qualifié des lois sur les armes les plus strictes du pays, ainsi qu'une interdiction d'afficher des symboles « terroristes ».

Ces réformes devraient être adoptées cette semaine.

Le Premier ministre Anthony Albanese a annoncé qu'il lancerait un programme de rachat pour « retirer les armes de nos rues », le plus important depuis qu'un tireur solitaire avait tué 35 personnes à Port Arthur en 1996.

Il a promis des lois plus strictes sur les armes à feu dans toute l'Australie, avec des contrôles d'antécédents renforcés, une interdiction pour les non-nationaux d'obtenir des armes à feu et des limites sur les types d'armes légales.

Le gouvernement fédéral a également présenté une série de mesures visant les prédicateurs extrémistes, imposant des peines plus sévères et refusant ou annulant les visas des personnes qui propagent la « haine et la division ».

Albanese a présenté ses excuses lundi à la communauté juive du pays et a déclaré ressentir « le poids de la responsabilité pour une atrocité qui s'est produite ».