Luqjaâ : Remporter la Coupe d'Afrique des Nations est une nécessité et non une option pour le Maroc

Le Maroc participe aux phases finales de la Coupe d'Afrique des Nations, du dimanche jusqu'au 18 janvier prochain, avec un double défi : remporter un titre qui lui échappe depuis 50 ans et assurer une organisation parfaite avant d'accueillir la Coupe du Monde 2030 avec l'Espagne et le Portugal.

Le président de la Fédération royale marocaine de football, Fouzi Lekjaa, a déclaré à l'Agence France-Presse : « Remporter la Coupe d'Afrique des Nations n'est pas une option, mais une nécessité incontournable ».

Quant à l'entraîneur des Lions de l'Atlas, Walid Regragui, lors du tirage au sort du tournoi en janvier à Rabat, il a affirmé : « Notre mission est de gagner le titre après 50 ans sans sacre, nous ferons tout notre possible pour garder cette coupe ici ».

Les deux hommes, ainsi que les supporters marocains, attendent avec impatience le retour du capitaine de l'équipe, la star Achraf Hakimi, qui devrait reprendre la compétition après sa guérison espérée d'une blessure à la cheville qui l'a éloigné des terrains depuis début novembre, afin d'être prêt pour le match d'ouverture contre les Comores dimanche au stade Moulay Abdellah à Rabat.

L'attention ne se porte pas uniquement sur la performance du Maroc sur le terrain, mais aussi sur tous les détails de l'organisation en dehors des neuf stades accueillant la compétition, le royaume devant recevoir des supporters venus de plus de 120 pays ayant acheté plus d'un million de billets jusqu'à présent.

Dans les rues de Rabat, l'ambiance de la compétition commence à se faire sentir à l'approche du tournoi, avec l'inscription « Bienvenue au Maroc » et « Royaume du football » sur les façades de l'aéroport, les gares ferroviaires et les panneaux publicitaires dans différentes rues, tandis que les places sont décorées aux couleurs des vingt-quatre pays participants.

Depuis 2008, le Maroc a lancé une feuille de route pour améliorer la situation du sport, en se concentrant notamment sur le football, le sport le plus populaire du pays, qui a bénéficié du développement des infrastructures et de la formation des jeunes et des entraîneurs.

Le royaume vise à « atteindre le carré d'as pour l'ensemble des équipes nationales et à rivaliser au plus haut niveau », comme l'explique Lekjaa.

Parallèlement à l'aspect sportif, le Maroc mise également sur l'opportunité offerte par l'organisation conjointe de la Coupe du Monde 2030 avec l'Espagne et le Portugal pour développer ses infrastructures et stimuler la croissance économique, avec plusieurs projets lancés dans les domaines des transports, du tourisme et des technologies de communication.

En attendant la Coupe du Monde qui se tiendra dans six villes marocaines, il a été décidé d'organiser la Coupe d'Afrique des Nations dans neuf stades pour la première fois dans l'histoire du tournoi, dans les mêmes villes : Rabat, Casablanca, Marrakech, Agadir, Tanger et Fès.

Cependant, ces préparatifs n'ont pas été exempts de controverses, avec l'apparition fin septembre d'un mouvement de protestation de jeunes appelé « Génération Z 212 » qui a manifesté contre la dégradation des services de santé et d'éducation dans le secteur public, certains membres critiquant les investissements dans la construction des stades et appelant parfois au boycott de la Coupe d'Afrique des Nations.

L'Association marocaine des droits de l'homme a récemment dénoncé des campagnes « d'arrestations violentes » de migrants en situation irrégulière pour les expulser hors de Rabat, « dans le but de libérer les espaces publics et d'améliorer l'image de la ville » avant le tournoi.

Auparavant, des défenseurs des droits des animaux avaient accusé le Maroc de planifier l'extermination des chiens errants avant les événements sportifs, allégations démenties par les autorités.

Malgré ces critiques, Lekjaa affirme que le Maroc est « prêt depuis plusieurs années à organiser la Coupe d'Afrique des Nations ».

Il précise que l'objectif est de faire de ce tournoi « un événement au même niveau que les grandes manifestations sportives, afin d'arriver à 2030 dans les meilleures conditions possibles ».

Il a expliqué que toutes les mesures d'accueil des supporters dans les aéroports sont prêtes, soulignant la mobilisation de plus de 15 000 bénévoles et 5 000 organisateurs dans les stades pour garantir le bon déroulement du tournoi.

Il a également indiqué que les espaces pour les supporters en dehors des stades « accueilleront des pavillons présentant des produits de l'artisanat traditionnel de différents pays d'Afrique, ce qui permettra à tous ces pays d'exposer leurs richesses et leur patrimoine ».

Il a conclu en disant que « tous les ingrédients sont réunis pour faire de cette édition non seulement une fête du football, mais aussi une fête africaine mondiale et internationale ».