Révolution des couleurs au Maroc : l'identité africaine efface la monotonie des tenues sportives

Avant le coup d'envoi de la Coupe d'Afrique des Nations de football 2025 au Maroc, et avant d'élaborer les plans tactiques du tournoi dans les vestiaires, le continent africain a lancé son premier cri dans les stades marocains ; un cri qui ne s'est pas exprimé par des buts, mais par les couleurs, les tissus et la fierté de l'identité. Avec l'arrivée des délégations sportives participant au tournoi continental, les halls d'aéroports et les entrées d'hôtels se sont transformés en « podiums » spontanés de l'identité africaine, rappelant au monde pourquoi ce tournoi reste un tissu unique qui ne ressemble à aucun autre événement sportif sur la planète.

Alors que dans d'autres grands tournois les équipes choisissent de porter des tenues sportives uniformes qui cachent les traits de l'identité derrière un masque de « professionnalisme » silencieux, les champions d'Afrique ont choisi de se présenter au monde dans leurs vêtements traditionnels, transformant la scène du tournoi mondial en une fenêtre ouverte sur l'histoire, le patrimoine et l'appartenance ; ici, il ne s'agit pas seulement de football, mais de racines profondément ancrées dans la terre.

L'œil ne peut manquer la présence envoûtante du Mali, où les « Aigles » ont captivé les regards dès leur arrivée au Maroc avec leur tenue traditionnelle « bogolan ». Ce tissu teint à la main avec de l'argile fermentée n'est pas qu'un simple textile, c'est un réceptacle d'histoires et de résistance, porté historiquement par les chasseurs et les guerriers. Avec la déclaration du Mali de 2025 comme « Année de la Culture », le choix de cette tenue confirme que football et patrimoine avancent main dans la main dans ce voyage de fierté malienne.

Comme à leur habitude, les « Aigles du Nigeria » ont imposé leur présence avec une tenue vert foncé reflétant la couleur du drapeau national, dans un mélange unique de motifs yoruba et nordiques, envoyant un message clair que le Nigeria n'est pas venu seulement pour concourir, mais pour s'affirmer comme une puissance culturelle confiante. Quant aux « Lions de la Teranga » du Sénégal, ils ont choisi la pureté et l'élégance avec des vêtements « boubou » blancs immaculés brodés de fils d'or délicats, reflétant leur identité footballistique... discipline, respect et confiance tranquille.

Le Bénin a opté pour des robes cérémoniales royales reflétant la dignité et la majesté, tandis que le Burkina Faso a présenté un modèle de « simplicité sophistiquée » avec des designs blancs crème brodés de touches dorées évoquant les tenues de la côte africaine, reflétant un calme et une détermination silencieuse d'une équipe concentrée et prête à affronter.

Dans un mélange d'authenticité et de modernité, l'équipe du Zimbabwe est apparue en costumes officiels ornés de symboles nationaux, reflétant leur volonté de se présenter comme une équipe organisée et contemporaine. L'adversaire d'ouverture, l'équipe des Comores, a arboré des vêtements reflétant un mélange d'influences swahilies, arabes et insulaires, dans une apparence débordante d'humilité et d'unité, des valeurs profondément enracinées dans la culture comorienne.

Lorsque le Maroc rencontrera les Comores lors du match d'ouverture dimanche, le ballon volera la vedette, mais la vérité immuable est que l'Afrique a déjà gagné avant le coup d'envoi, victorieuse par le langage du tissu, de la couleur et de la confiance.

Le site officiel de la Confédération africaine de football a commenté l'ambiance bruyante des supporters en affirmant que la Coupe d'Afrique des Nations n'est pas seulement une ligue de football, mais une célébration de l'identité dans un monde qui tente d'imposer la monotonie, ce qui explique pourquoi ce tournoi reste toujours « différent ».