Des dizaines de milliers de personnes participent aux funérailles d'un leader étudiant assassiné au Bangladesh
D'immenses foules se sont rassemblées à Dacca pour les funérailles d'un leader étudiant assassiné, sous haute surveillance.
SUMMARY
La capitale bangladaise Dacca a été le théâtre de funérailles massives pour un leader étudiant abattu, dans un contexte de manifestations en colère et de violences, alors que les tensions politiques et sécuritaires montent avant les prochaines élections.
KEY HIGHLIGHTS
- Assassinat du leader étudiant Sharif Osman Hadi par des tireurs masqués.
- Manifestations en colère à travers le Bangladesh exigeant l'arrestation des responsables.
- Violences et incendies de bâtiments à Dacca, montée des sentiments anti-indiens.
- Critiques envers le gouvernement pour son incapacité à contrôler la sécurité avant les élections.
CORE SUBJECT
Assassinat d'un leader étudiant et ses répercussions politiques et sécuritaires au Bangladesh
Dacca (AFP) - D'immenses foules se sont rassemblées samedi dans la capitale bangladaise Dacca pour participer aux funérailles d'un leader étudiant abattu, dans un contexte de mesures de sécurité renforcées, deux jours après des manifestations en colère contre son assassinat.
Des dizaines de milliers de personnes ont rejoint le cortège funèbre de l'étudiant Sharif Osman Hadi, l'une des figures majeures du soulèvement de l'année dernière, qui se préparait à se présenter aux élections générales prévues en février.
Hadi est décédé jeudi dans un hôpital de Singapour où il avait été transféré après avoir été grièvement blessé par balle par des assaillants masqués alors qu'il sortait d'une mosquée à Dacca la semaine dernière.
Le chef du gouvernement de transition, Mohammad Yunus, a déclaré dans un discours émouvant : « Nous ne sommes pas venus ici pour dire adieu... Tu es dans nos cœurs et tu resteras dans le cœur de tous les Bangladais tant que cette nation existera ».
Des policiers équipés de caméras corporelles étaient déployés dans la zone, les drapeaux ont été mis en berne lors d'une journée de deuil national, et Hadi a été inhumé plus tard à la mosquée centrale de l'université de Dacca.
Hadi, âgé de 32 ans, était connu pour ses critiques virulentes envers l'Inde, où réside l'ancienne Première ministre Sheikh Hasina après avoir fui Dacca suite au soulèvement de 2024.
Iqbal Hussain Saikot, un fonctionnaire venu à la capitale pour assister aux funérailles, a déclaré à l'AFP qu'il pensait qu'Hadi avait été tué en raison de son opposition farouche à l'Inde.
Saikot, 34 ans, a ajouté : « Des millions de Bangladais qui aiment cette terre et défendent sa souveraineté continueront à suivre les pas d'Hadi ».
Après la mort d'Hadi, des manifestations ont éclaté à travers le pays, exigeant l'arrestation des responsables de son assassinat.
La police a déclaré avoir lancé une chasse à l'homme, mais n'a annoncé aucun progrès jusqu'à présent.
Jeudi, plusieurs bâtiments à Dacca, dont les bureaux des journalistes de "Prothom Alo" et "The Daily Star", accusés de favoritisme envers New Delhi, ont été incendiés.
Chaos
Des foules en colère ont également attaqué des institutions culturelles et la maison d'un ancien ministre.
Le pays a également été témoin cette semaine du meurtre d'un ouvrier de l'industrie textile hindou, accusé de blasphème, dans un contexte de montée des sentiments anti-indiens dans ce pays à majorité musulmane.
Yunus a déclaré que sept suspects avaient été arrêtés en lien avec le meurtre de l'ouvrier Debu Chandra Das dans la région de Mymensingh, au centre du pays, jeudi.
Amnesty International a exprimé samedi son inquiétude face à la mort de Das et a appelé le gouvernement de transition à mener des enquêtes "urgentes, complètes, indépendantes et impartiales" sur la mort d'Hadi et les violences qui ont suivi.
Des partis politiques ont condamné les violences, exprimant leurs préoccupations concernant la sécurité et l'ordre public avant les élections, les premières depuis la destitution du gouvernement de Sheikh Hasina.
Le Parti national du Bangladesh a accusé un "groupe connu de longue date", probablement en référence à la Ligue Awami de Hasina, de tenter de "plonger le pays dans le chaos".
La Ligue Awami a été interdite de participer aux prochaines élections.
Nahid Islam, coordinateur du Parti national des citoyens, largement fondé par des étudiants ayant participé au soulèvement de 2024, a critiqué le gouvernement pour son échec à maîtriser les éléments incontrôlables.
Dans un communiqué, il a déclaré : "Il y a des éléments au sein du gouvernement qui s'opposent au soulèvement populaire et qui agissent activement".
Les relations entre le Bangladesh et l'Inde se sont détériorées depuis le soulèvement, Dacca réclamant à New Delhi l'extradition de Hasina, condamnée par contumace à la peine de mort pour crimes contre l'humanité.
Hasina, 78 ans, a dénoncé son procès et la condamnation comme une "farce judiciaire" et a promis de continuer à servir son peuple.
Un étudiant de 20 ans a déclaré lors d'une manifestation vendredi à l'AFP qu'il pensait que les assassins d'Hadi se cachaient également en Inde.
KEYWORDS
MENTIONED ENTITIES 8
Sharif Osman Hadi
👤 Person_MaleLeader étudiant éminent assassiné à Dacca
Mohammad Yunus
👤 Person_MaleChef du gouvernement de transition au Bangladesh
Sheikh Hasina
👤 Person_FemaleAncienne Première ministre du Bangladesh
Bangladesh
📍 Location_CountryPays où les événements ont eu lieu
Inde
📍 Location_CountryPays accusé d'opposition à Hadi et source de tensions
Amnesty International
🏛️ OrganizationOrganisation de défense des droits humains appelant à des enquêtes sur la mort d'Hadi et les violences
Parti national du Bangladesh
🏛️ Political_PartyParti politique accusant un groupe de tenter de plonger le pays dans le chaos
Ligue Awami
🏛️ Political_PartyAncien parti au pouvoir lié à Sheikh Hasina et interdit aux prochaines élections