En réponse à l'attaque de Palmyre... frappes américaines en Syrie faisant des morts parmi l'EI

Un avion américain chargé de munitions (AFP).

Les frappes américaines nocturnes sur des sites en Syrie ont fait au moins cinq morts parmi les membres de l'organisation "État islamique" (EI), selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme ce samedi, une semaine après une attaque qui a coûté la vie à trois Américains à Palmyre, dans le centre de la Syrie.

Les États-Unis ont annoncé avoir "frappé plus de 70 cibles dans le centre de la Syrie à l'aide d'avions de chasse, d'hélicoptères d'attaque et d'artillerie", dans ce que le président Donald Trump a qualifié de "frappe punitive très forte" en réponse aux tirs qui ont tué le 13 décembre trois Américains, dont deux soldats, à Palmyre dans la province de Homs, au centre de la Syrie.

Le secrétaire à la Défense américain, Pete Hegseth, a déclaré via "X" : "Les forces américaines ont lancé l'opération Aigle de l'Œil en Syrie pour éliminer des combattants, des infrastructures et des dépôts d'armes" de l'organisation.

Washington a attribué l'attaque de Palmyre à l'État islamique, bien que ce dernier n'en ait pas revendiqué la responsabilité.

Cet incident était le premier du genre depuis la chute du régime de Bachar al-Assad en décembre 2024. Il a été perpétré, selon les autorités, par un membre des forces de sécurité adhérant à des idées extrémistes.

Dans ce contexte, l'armée jordanienne a annoncé avoir participé aux frappes avec la coalition sur des sites de l'EI dans le sud de la Syrie.

Elle a déclaré dans un communiqué : "Nous travaillons avec la coalition pour empêcher les groupes extrémistes de s'organiser à nos frontières".

Par ailleurs, le directeur de l'Observatoire, Rami Abdel Rahman, a indiqué à l'Agence France-Presse que parmi les morts se trouvait "le chef d'une cellule responsable des drones" dans la région de Deir ez-Zor (est).

Une source sécuritaire syrienne a précisé à l'AFP que les raids américains visaient "des cellules de l'État islamique dans la vaste steppe syrienne, notamment dans les provinces de Homs (centre), Deir ez-Zor (est) et Raqqa (nord-est), sans opérations terrestres".

La source a ajouté que la plupart des cibles se situaient dans des zones montagneuses.

Le commandement central américain "Centcom" a annoncé dans un communiqué avoir "frappé plus de 70 cibles dans le centre de la Syrie à l'aide d'avions de chasse, d'hélicoptères d'attaque et d'artillerie".

"Bombardement intense"

Le communiqué de Centcom a indiqué que "plus de 100 types de munitions guidées de précision" ont été utilisées lors de l'opération.

Un responsable sécuritaire syrien, souhaitant garder l'anonymat, a déclaré à l'AFP que "le bombardement a été intense, les explosions ont été entendues dans toute la région de la steppe", ajoutant que les frappes ont duré cinq heures.

Il a poursuivi : "Les frappes étaient éloignées des zones peuplées, il n'y a eu aucun déplacement de population".

Peu après les raids aériens américains, le ministère syrien des Affaires étrangères a confirmé samedi dans un communiqué "l'engagement ferme de la Syrie à combattre l'État islamique et à garantir qu'il n'existe aucun refuge sûr pour lui sur le territoire syrien", sans mentionner directement les frappes.

Il a affirmé que les autorités syriennes "continueraient d'intensifier les opérations militaires contre l'organisation dans toutes les régions menacées".

Après l'annonce du Pentagone du lancement de l'opération militaire, le président américain a écrit sur sa plateforme "Truth Social" : "Nous infligeons des frappes très fortes" en réponse à l'attaque de Palmyre.

Centcom a indiqué que depuis l'attaque de samedi, "les États-Unis et leurs forces alliées ont mené 10 opérations en Syrie et en Irak ayant entraîné la mort ou l'arrestation de 23 terroristes", sans préciser les groupes auxquels ils appartiennent.

L'État islamique a été vaincu en Syrie en 2019, mais il conserve encore des cellules, notamment dans le désert.

Damas a officiellement rejoint la coalition internationale contre l'État islamique lors de la visite du président syrien intérimaire Ahmed Charra à Washington le mois dernier.

Les forces américaines sont principalement déployées en Syrie dans les zones contrôlées par les combattants kurdes dans le nord et le nord-est du pays, ainsi qu'à la base d'Al-Tanf près de la frontière jordanienne, où Washington concentre sa présence militaire pour combattre l'organisation et soutenir ses alliés locaux.