Le jeu du gain de temps

Des signaux importants sont venus de l'Assemblée générale des Nations Unies, qui a adopté deux résolutions confirmant les droits légitimes et inaliénables du peuple palestinien. La première résolution concerne la souveraineté permanente du peuple palestinien sur les terres palestiniennes occupées, y compris Jérusalem-Est. La seconde confirme le droit du peuple palestinien à l'autodétermination, reflétant l'élargissement du consensus international sur la justice de la cause palestinienne et la nécessité de respecter les règles et principes du droit international.

Ce qui est remarquable ici, c'est que ces deux résolutions consolident la situation juridique palestinienne et, d'autre part, encerclent Benjamin Netanyahu, dont l'échiquier s'est rétréci, l'espace de manœuvre s'est réduit, il a épuisé toutes les pièces sur ce vaste plateau et est devenu un cheval usé ne disposant que de manœuvres traditionnelles pour fuir le cauchemar de l'histoire. Il est assiégé par de nombreuses crises, notamment des procès pénaux internes dans lesquels il semble qu'il sera condamné.

La preuve en est que le président américain Donald Trump est intervenu publiquement auprès du président israélien Isaac Herzog, demandant une grâce générale pour Netanyahu. Il existe des contacts quasi secrets entre la Maison Blanche et la présidence israélienne pour résoudre cette question, mais l'élite israélienne refuse la grâce pour Netanyahu et exige son procès et son exclusion de tout pouvoir futur. De plus, il est poursuivi par la Cour pénale internationale et la Cour internationale de justice pour des accusations de génocide contre les Palestiniens, des accusations qui ne se prescrivent pas, ce dont il est bien conscient, surtout que l'opinion publique mondiale s'oppose aux massacres commis par le gouvernement Netanyahu.

Il n'y a plus de justifications pour qu'il tienne ou utilise des prétextes. Par conséquent, il fait face à une défaite présente et à de grandes menaces à venir, d'autant plus qu'il est comme quelqu'un qui a étudié les mathématiques et s'est trompé dans ses calculs. Il a perdu le soutien intérieur, est menacé de perdre ses élections, ainsi que les groupes extrémistes qui l'ont soutenu dans la formation de son gouvernement et dans ses décisions d'élargir la guerre.

Ces forces continuent de parier sur l'idée d'une Grande Israël, qu'il leur a caressée dans un moment d'euphorie, croyant que l'idée de David Ben Gourion et du penseur polonais Jabotinsky est valable à cette époque. Mais il s'est trompé dans la lecture des stratégies modernes. Il rencontrera Trump à la fin du mois dans l'État de Floride, avec des cartes en main, notamment la tentative de bloquer la deuxième phase du cessez-le-feu dans la bande de Gaza et de se désengager du plan de paix approuvé par la communauté internationale. Cependant, les États-Unis, initiateurs de ce plan, ne voient pas ce que Netanyahu voit et ne veulent pas sauver sa carrière politique. Cette administration continue de rejeter les attaques qu'il mène à Gaza.

Bien que les combats aient cessé lors de la première phase, il n'a pas abandonné son rêve d'élargir la guerre en violant le cessez-le-feu à Gaza, en attaquant le sud du Liban et en envahissant le sud de la Syrie. Il veut enflammer et aggraver les cartes pour réaliser ses idées qui se sont avérées irréalistes. De plus, il cherche à se sauver des procès officiels et populaires. Chaque fois qu'il sent le danger, il est frappé par la folie de la guerre et le concept de fortification par l'effusion de sang supplémentaire.

Tous les signes indiquent que le temps ne joue pas en faveur de Netanyahu. Chaque fois qu'il essaie de gagner du temps en s'engageant dans une usure militaire et politique, il se retrouve dans un piège dont il ne peut sortir. Les déclarations d'Avigdor Lieberman, chef du parti Israël Beiteinu, sont peut-être la preuve de la crise étouffante de Netanyahu. Lieberman a déclaré qu'ils veulent un gouvernement sans Netanyahu ni Arabes, sachant que Lieberman est l'un des faucons qui refusent l'intégration des Arabes palestiniens dans les gouvernements israéliens.

Ainsi, ses alliés et ses critiques s'accordent à dire que les manœuvres de Netanyahu ne trompent plus la volonté mondiale, signée par son allié américain, qui a ignoré dans son nouveau document de sécurité nationale 2025 la question du Moyen-Orient, y compris Israël dans son sens ancien.

Cela signifie que l'ère traditionnelle de la relation étroite historique entre Washington et Tel-Aviv ne sera plus la seule dominante dans ces relations. Certainement, Netanyahu, lecteur avide d'histoire et aspirant à se positionner comme roi d'Israël, se trouve dépouillé de son allié le plus proche depuis la création de l'État d'Israël en 1948. Le sommet de Mar-a-Lago en Floride, où Netanyahu rencontrera Trump, ne lui ouvrira pas les bras comme d'habitude. Un slogan est devenu le plus important : « L'Amérique d'abord ».