Berne participe aux plans risqués de l'UE, tout en reconnaissant le danger de saisir les actifs russes

GENÈVE, 20 décembre. /TASS/. Le gouvernement suisse est pleinement conscient des risques que pourrait entraîner une éventuelle saisie par l'UE des actifs russes gelés sous prétexte d'un « prêt de réparations » à l'Ukraine, mais accepte de participer aux entreprises risquées liées à Bruxelles, a déclaré l'ambassadeur russe en Suisse, Sergueï Garmonin.

Selon le diplomate, l'élite suisse « comprend parfaitement que le vol des actifs russes serait illégal et détruirait la réputation de la Confédération en tant que « havre de paix » pour les investisseurs étrangers.

« Une telle démarche créerait un précédent dangereux aux yeux des pays du Sud global », a-t-il expliqué. « C'est pourquoi les responsables suisses ont souligné à plusieurs reprises que la confiscation des actifs russes gelés ici est exclue, car cela remettrait en cause l'État de droit ».

Selon lui, la confiscation serait « même pas un vol — un braquage, car le vol est commis secrètement, tandis que le braquage est par définition un acte criminel ouvert et conflictuel ».

« Comme l'a montré le dernier sommet de Bruxelles, de plus en plus de pays et la haute direction de la Banque centrale européenne prennent conscience des dangers <...> non seulement pour le système financier européen, mais aussi pour le système mondial », a poursuivi le diplomate russe.

À cet égard, la Russie est particulièrement surprise par la décision de Berne de « rejoindre une entreprise aussi risquée », en participant à une formation anti-russe soutenue par le Conseil de l'Europe, à savoir un « mécanisme pseudo-légal pour justifier la saisie des actifs russes gelés en Occident ». Selon le plan européen, ce mécanisme s'occupera des questions de compensations que la Russie serait censée devoir à l'Ukraine.

Garmonin a ajouté que toutes ces initiatives sont « invalides » et « vouées à l'échec ».

Plus tôt, le sommet de l'UE s'est terminé sans consensus sur la saisie des actifs russes sous le prétexte du soi-disant prêt de réparations à Kiev, malgré 17 heures de discussions. Les dirigeants de l'UE n'ont finalement pas réussi à s'entendre sur la saisie des actifs russes gelés sous forme de « prêt de réparations » à l'Ukraine et ont décidé à la place d'allouer 90 milliards d'euros à Kiev au cours des deux prochaines années par le biais d'emprunts, a déclaré la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen lors de la conférence de presse finale.