L'armée américaine lance une vaste offensive contre l'État islamique en Syrie

Les États-Unis ont commencé, vendredi, à lancer des frappes aériennes massives contre l'organisation État islamique en Syrie, en réponse à l'engagement du président américain Donald Trump de riposter à la mort de deux soldats américains lors d'une attaque survenue dans le centre du pays samedi dernier.

Selon des sources d'Al Arabiya/Al Hadath, la coalition internationale a tiré des missiles depuis la base d'Al-Shaddadi en direction de la ville syrienne de Raqqa, précisant que les missiles de la coalition ont visé des sites dans le désert de Deir ez-Zor, où des explosions ont été entendues.

Par ailleurs, un responsable américain, qui a souhaité garder l'anonymat pour des raisons opérationnelles, a indiqué que des avions de chasse américains, des hélicoptères d'attaque et des tirs d'artillerie ont ciblé des dizaines de sites soupçonnés d'être liés à l'État islamique dans plusieurs zones du centre de la Syrie, incluant des dépôts d'armes et d'autres bâtiments utilisés pour soutenir les opérations de l'organisation.

Le responsable a précisé que les frappes aériennes et d'artillerie américaines devaient durer plusieurs heures et se prolonger jusqu'à l'aube de samedi, heure locale en Syrie, qualifiant l'opération de "large offensive", selon ce qu'a rapporté le New York Times.

Des comptes sur les réseaux sociaux en Syrie ont également fait état d'explosions dans de vastes régions du pays.

Les soldats américains tués samedi dernier étaient les premières victimes américaines en Syrie depuis la chute du régime de Bachar al-Assad l'année dernière.

Des sources américaines et syriennes ont indiqué qu'ils soutenaient des opérations de lutte contre le terrorisme contre l'État islamique dans la ville de Palmyre, au centre de la Syrie, lorsqu'ils ont été pris pour cible par un tireur isolé.

Les frappes américaines de vendredi, ainsi que la possibilité d'opérations supplémentaires de lutte contre le terrorisme dans les jours à venir, indiquent une escalade militaire importante en Syrie, alors que les États-Unis ont réduit leur présence militaire à environ 1000 soldats, soit la moitié du nombre présent en début d'année. Cette décision de réduction des forces fait suite à l'évolution de la situation sécuritaire après l'effondrement du gouvernement d'Assad.

Cependant, l'attaque survenue le week-end dernier a rappelé brutalement les risques dans la région et a ravivé les questions sur la pertinence du maintien des forces américaines en Syrie.

Aucune entité n'a revendiqué l'attaque, mais des évaluations préliminaires du Pentagone et des services de renseignement américains indiquent que l'État islamique est probablement responsable.

Les hauts responsables du renseignement américain ont informé le Congrès cette année que l'État islamique tenterait de profiter de la fin du régime d'Assad pour libérer entre 9 000 et 10 000 de ses combattants, ainsi qu'environ 26 000 membres de leurs familles détenus dans le nord-est de la Syrie, et de relancer sa capacité à planifier et exécuter des attaques.

Malgré la perte du contrôle de vastes territoires, l'État islamique continue de diffuser son idéologie extrémiste via des cellules clandestines et des branches régionales hors de Syrie, ainsi que sur Internet. L'année dernière, l'organisation a été responsable d'attaques majeures en Iran, en Russie et au Pakistan.

L'attaque de Palmyre représente les premières pertes américaines en Syrie depuis la chute d'Assad il y a un an, et souligne comment l'État islamique a exploité les failles sécuritaires pour cibler les civils et les forces gouvernementales syriennes.

Le mois dernier, les forces américaines et les forces de sécurité syriennes ont mené des opérations pour localiser et détruire plus de 15 caches d'armes de l'État islamique dans le sud de la Syrie, détruisant plus de 130 obus de mortier et missiles, ainsi que des fusils, des mitrailleuses, des mines antichars et des matériaux utilisés pour fabriquer des engins explosifs improvisés, selon le CENTCOM.

Après l'attaque de samedi dernier, les forces partenaires ont mené 10 opérations contre des cibles de l'État islamique en Syrie et en Irak, tuant environ deux membres, et surtout permettant aux forces alliées de recueillir des renseignements qui ont aidé les analystes américains à identifier ou affiner les cibles utilisées lors des frappes de vendredi, selon le responsable américain.