La NBA modifie ses règles pour contrer la triche dans les paris sportifs

La NBA souhaite rendre plus difficile pour les parieurs de profiter d'informations privilégiées sur la santé des joueurs.

À partir de lundi, les équipes devront soumettre leur rapport de blessures entre 11h et 13h le jour des matchs, une mesure visant à suivre tout changement survenu après les entraînements matinaux de l'équipe, selon trois personnes informées du plan de la ligue qui n'a pas encore été rendu public. Auparavant, le rapport final des blessures était généralement soumis la veille au soir à 17h.

Ce changement de règle constitue une étape concrète pour préserver l'intégrité de la ligue à la suite des récentes accusations de paris sportifs impliquant des personnalités majeures du basketball.

Bien que les équipes soient censées mettre à jour leurs rapports en cas de changement dans l'état des joueurs, les informations sur les blessures de dernière minute étaient souvent connues uniquement des personnes ayant un accès direct aux joueurs.

Tous les rapports de blessures seront publiés sur le site officiel official.nba.com dans les 15 minutes suivant leur soumission, le site étant désormais mis à jour toutes les 15 minutes au lieu d'une fois par heure.

Le personnel médical de la ligue et l'équipe de santé des joueurs ont présenté cette nouvelle procédure au conseil des gouverneurs de la NBA vendredi. Les équipes ont également été informées que les sanctions pour violation des règles des rapports de blessures seront renforcées.

L'état des blessures a été un point central dans l'accusation fédérale de paris sportifs annoncée par le district Est de New York en octobre. Les procureurs fédéraux ont déclaré que Damon Jones, ancien entraîneur et ami de LeBron James, avait fourni aux parieurs des informations non publiques sur l'état du joueur "3", une description correspondant à James.

L'accusation indique que Jones a envoyé un texto à un complice le matin d'un match entre les Los Angeles Lakers et les Milwaukee Bucks disant : "Mets un gros pari sur Milwaukee ce soir avant que l'info ne soit annoncée ! [Le joueur 3] ne jouera pas ce soir." L'accusation précise que "le joueur 3" n'a pas été exclu dans le rapport officiel des blessures mais n'a pas joué lors du match.

Terry Rozier, joueur actif en NBA, a également été accusé de fraude envers des sociétés de paris via un stratagème consistant à informer les parieurs qu'il se retirerait prématurément du match afin qu'ils gagnent certains paris. La ligue a suspendu Rozier.

Lors d'une conférence de presse à Las Vegas avant la finale de la NBA, le commissaire Adam Silver a déclaré que la ligue envisageait plusieurs ajustements possibles en réponse au scandale.

Silver a déclaré mardi : "Y a-t-il de meilleures façons d'éduquer les participants ? Devons-nous modifier la manière dont nous rapportons les blessures pour gérer la question des informations privilégiées et garantir un terrain de jeu équitable, dans la mesure où les gens parient sur le sport ?"

Silver a indiqué que la ligue exerçait une pression sur les régulateurs concernant les types de paris susceptibles d'être facilement manipulés - tels que les paris sur le fait qu'une statistique soit inférieure à un certain chiffre, ou les paris spécifiques sur des événements ou performances individuelles dans le match.

Il a ajouté : "Nous ne contrôlons pas les paris placés sur notre sport actuellement. Nous devons donc faire pression sur les régulateurs ou essayer de convaincre les sociétés de paris légales que cela leur nuit aussi, car en termes d'affaires, si les consommateurs ne croient pas à l'intégrité du produit, pourquoi placeraient-ils des paris ?"

Il s'est demandé à haute voix si la ligue pourrait utiliser l'intelligence artificielle pour "collecter des informations sur Internet" concernant les discussions autour du jeu et examiner les marchés légaux et illégaux des paris et des prévisions, afin de mieux détecter les paris suspects.

Silver a conclu : "Depuis le début de la saison, les paris sportifs augmentent, pas l'inverse. Nous devons donc faire tout ce qui est nécessaire pour protéger notre intégrité."