Négociations aux États-Unis sur l’Ukraine, Poutine menace à nouveau l’Occident et lui rappelle la progression sur le terrain

Une nouvelle série de négociations entre Ukrainiens et Américains débute ce vendredi aux États-Unis concernant la recherche d’une paix entre Kiev et Moscou, tandis que le président russe Vladimir Poutine a attaqué les pays occidentaux et leur a rappelé les avancées de ses forces sur tous les fronts.

Le principal négociateur ukrainien Rustem Oumirov a déclaré que la délégation de son pays entamerait aujourd’hui une nouvelle série de discussions avec l’équipe américaine sur des propositions visant à mettre fin à la guerre avec la Russie.

Oumirov a ajouté que les partenaires européens de Kiev participeraient également aux négociations.

Cela intervient alors que l’Union européenne s’efforce d’aider Kiev à éviter un accord poussé par les États-Unis, considéré comme une soumission à Moscou, tandis que le Kremlin cherche à exclure l’Europe des négociations.

Pour sa part, le président russe Vladimir Poutine a déclaré ce vendredi que la balle était dans le camp de l’Ukraine et de l’Occident dans les négociations visant à mettre fin à la guerre. Il a annoncé que son pays était prêt à "négocier et à mettre fin au conflit par des moyens pacifiques".

Cependant, il a accusé l’Occident de "tromperie" en continuant à étendre les rangs de l’OTAN, promettant que son pays n’attaquerait pas d’autres pays "si vous nous traitez avec respect et prenez en compte nos intérêts".

Ces propos ont été tenus lors de la conférence de fin d’année organisée chaque année par Poutine et retransmise en direct sur des écrans géants dans toute la Russie.

Avec l’arrivée d’un nouvel hiver, Poutine a affirmé que Moscou s’emparerait par la force des régions restantes de l’est de l’Ukraine en cas d’échec des efforts diplomatiques.

Il a déclaré : "Nos forces progressent sur toute la ligne de front... et l’ennemi recule dans toutes les directions". Il a ajouté : "Je suis convaincu que nous assisterons à davantage de succès avant la fin de l’année".

Poutine a durci le ton cette semaine en qualifiant les dirigeants de l’Union européenne de "cochons" et en promettant de prendre le contrôle des autres territoires ukrainiens que la Russie a annoncés comme annexés "par des moyens militaires" si les négociations échouaient.

Dans son discours de ce vendredi, Poutine a averti des conséquences "graves" si l’Union européenne poursuivait sa proposition d’utiliser les avoirs russes gelés en Europe pour financer la défense ukrainienne.

Il a ajouté que cette démarche serait un "vol". Il a déclaré : "Mais pourquoi ne peuvent-ils pas aller de l’avant avec ce vol ? Parce que les conséquences pourraient être sévères pour les voleurs".

Il a affirmé : "Nous ne nous considérons pas responsables de la mort des gens car nous n’avons pas commencé cette guerre", attribuant la responsabilité du conflit aux autorités ukrainiennes.

Dans le même contexte, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a dénoncé ce vendredi une proposition européenne visant à former une force multinationale pour superviser tout accord de paix potentiel en Ukraine, la qualifiant de menace "effrontée" pour la Russie.

Lors d’une visite au Caire, Lavrov a déclaré : "Il ne s’agit pas tant de sécurité que d’une autre tentative... effrontée. De préparer le territoire ukrainien comme plateforme pour menacer la Fédération de Russie".

Récemment, les dirigeants des pays alliés de l’Ukraine, dont la Grande-Bretagne, la France, l’Allemagne et l’Italie, ont annoncé leur volonté de déployer une "force multinationale" en Ukraine "pour aider à revitaliser les forces ukrainiennes, garantir la sécurité de l’espace aérien ukrainien et soutenir des zones plus sûres, y compris par des opérations à l’intérieur de l’Ukraine".

Moscou a à plusieurs reprises exprimé son rejet de l’idée de déployer des forces occidentales en Ukraine, avertissant qu’elle les considérerait comme "des cibles légitimes" pour les forces russes.