Des législateurs américains affirment que le ministère de la Justice viole la loi en ne publiant pas tous les dossiers Epstein

Todd Blanche, le procureur adjoint, a déclaré que le ministère de la Justice ne publierait pas tous ses dossiers relatifs au criminel sexuel condamné Jeffrey Epstein vendredi, malgré la date limite prévue par la loi. Les déclarations de Blanche ont suscité de vives critiques de la part des membres du Congrès, les principaux législateurs menaçant d'engager des actions en justice « face à cette violation de la loi fédérale ».

Dans une interview sur Fox News vendredi matin, Blanche a déclaré : « Je m'attends à ce que nous publiions plusieurs centaines de milliers de documents aujourd'hui, et ces documents prendront différentes formes, des photographies et d'autres matériaux liés à toutes les enquêtes concernant M. Epstein ».

Cependant, il a indiqué qu'il s'attendait à ce que la publication de vendredi n'inclue pas l'ensemble complet des dossiers Epstein détenus par le ministère de la Justice.

Blanche a ajouté : « Je m'attends à ce que nous publiions davantage de documents au cours des prochaines semaines, aujourd'hui plusieurs centaines de milliers, puis dans les semaines à venir, je m'attends à plusieurs centaines de milliers supplémentaires. Il y a beaucoup d'yeux qui suivent ces dossiers et nous voulons nous assurer qu'en publiant les documents, nous protégeons chaque victime ».

Ce retard potentiel dans la publication de tous les dossiers semble contredire le texte de la loi sur la transparence des dossiers Epstein, adoptée par le Congrès et signée par le président Donald Trump le 19 novembre.

Les députés Robert Garcia et Jamie Raskin, deux des principaux démocrates de la commission de surveillance du Congrès, ont publié un communiqué vendredi après-midi dans lequel ils déclarent : « Nous examinons maintenant toutes les options juridiques face à cette violation de la loi fédérale. Les survivants de cette tragédie méritent justice, les complices doivent être tenus responsables, et le peuple américain mérite une transparence totale de la part du ministère de la Justice ».

La loi prévoit la publication de tous les documents du ministère relatifs à l'enquête et aux poursuites contre Epstein dans les 30 jours suivant l'adoption de la loi, avec des exceptions pour censurer les dossiers contenant des informations personnelles sur les victimes et des matériaux susceptibles d'entraver une enquête en cours ou la sécurité nationale.

Après les déclarations de Blanche, le député républicain Thomas Massie, qui a mené les efforts au Congrès pour la publication des dossiers aux côtés du député démocrate Ro Khanna, a publié une photo du texte de la loi sur la plateforme X.

Dans sa publication, Massie a mis en évidence la phrase « pas plus de 30 jours après la date d'adoption de cette loi » ainsi que le mot « tous » dans la phrase : « Pas plus de 30 jours après la date d'adoption de cette loi, le procureur général, sous réserve du paragraphe (b), doit rendre disponibles au public sous une forme consultable et téléchargeable tous les dossiers non classifiés, documents, communications et matériaux d'enquête en possession du ministère de la Justice ».

Chuck Schumer, chef de la minorité démocrate au Sénat, a également publié une déclaration en réponse aux propos de Blanche.

Schumer a déclaré : « La loi adoptée par le Congrès et signée par le président Trump était très claire : l'administration Trump disposait de 30 jours pour publier tous les dossiers Epstein, pas seulement certains. Ne pas le faire constitue une violation de la loi. Cela montre simplement que le ministère de la Justice, Donald Trump et Pam Bondi sont déterminés à cacher la vérité ».

Il a ajouté : « Les démocrates au Sénat travaillent en étroite collaboration avec les avocats des victimes de Jeffrey Epstein et des experts juridiques externes pour évaluer les documents qui sont retenus et ce que Pam Bondi couvre. Nous ne nous arrêterons pas tant que la vérité complète ne sera pas révélée ».

Sur les réseaux sociaux, Ryan Goodman, chercheur juridique et professeur de droit à l'université de New York, a exprimé le même sentiment, déclarant : « C'est une violation de la loi sur la transparence des dossiers Epstein ».