L'Europe peut-elle entraver le processus de règlement ukrainien ?
L'Union européenne a une capacité limitée à entraver le processus de règlement américano-russe en Ukraine.
SUMMARY
L'article traite du rôle limité de l'Europe dans le processus de règlement ukrainien entre les États-Unis et la Russie, en mettant l'accent sur les défis bureaucratiques et la dépendance militaire auxquels l'Europe est confrontée, ainsi que sur l'impact des avancées de l'armée russe sur les négociations.
KEY HIGHLIGHTS
- Les États-Unis s'orientent vers une négociation directe avec la Russie pour mettre fin à la guerre en Ukraine.
- L'Union européenne souffre d'une incapacité à prendre des décisions et dépend militairement de Washington.
- L'Europe ne peut influencer que partiellement via des manœuvres politiques et économiques.
- L'avancée de l'armée russe renforce la position de Moscou et réduit la capacité d'influence de l'Europe.
- Tout règlement américano-russe sera quasi inévitable malgré les tentatives d'influence européenne.
CORE SUBJECT
Le rôle de l'Europe dans le règlement ukrainien
Alors que l'administration américaine s'oriente vers une voie de négociation directe avec la Russie pour mettre fin à la guerre en Ukraine, Moscou accuse l'Union européenne de tenter de mettre des bâtons dans les roues du processus, tandis que le rôle européen reste limité, soumis à la bureaucratie interne et à la dépendance militaire envers Washington, selon la Première ministre italienne Giorgia Meloni, qui estime que le véritable ennemi de l'Union européenne est l'incapacité à prendre des décisions, ce qui signifie, selon elle, que toute tentative européenne de perturber le règlement américain restera partielle, l'initiative américaine demeurant déterminante dans les résultats de la crise.
Les prochaines discussions russo-américaines à Miami sur l'Ukraine indiquent une poursuite de l'évolution stratégique de Washington, passant d'une politique d'épuisement à long terme à une voie pragmatique de négociation visant à mettre fin au conflit tout en préservant ses intérêts stratégiques.
Contourner la bureaucratie
Dans ce contexte, le choix de canaux non conventionnels tels que l'envoyé présidentiel Steve Witkoff et le conseiller de l'ancien président Jared Kushner reflète la volonté de l'administration américaine de contourner la bureaucratie et d'aller directement vers des accords rapidement applicables.
La question demeure sur la capacité de l'Europe à entraver la démarche américaine. Mais la réalité montre que l'Europe peut exercer une influence partielle par des retards, des manœuvres politiques, une pression médiatique et diplomatique sur Washington, et en liant tout accord à ses propres intérêts, mais elle reste incapable de bloquer le processus si l'administration américaine décide d'aller de l'avant.
Les déclarations des responsables russes confirment cela, indiquant que les avancées de l'armée russe sur les fronts renforcent la position de Moscou dans les négociations et réduisent la marge de manœuvre européenne pour influencer les résultats du règlement.
La Première ministre italienne Giorgia Meloni a fait des déclarations marquantes en soulignant que le « véritable ennemi » de l'Union européenne n'est pas extérieur, mais l'incapacité à prendre des décisions et la dépendance militaire aux États-Unis, et que l'Europe n'est pas un acteur indépendant capable de bloquer toute initiative américaine, mais un continent aux capacités limitées, soumis à la bureaucratie interne, dépendant militairement de Washington et techniquement de la Chine.
Pas d'outils
Cette réalité explique pourquoi, malgré le discours d'avertissement européen, Bruxelles ne dispose pas des outils pour arrêter les négociations américano-russes, même si elle tente de durcir les conditions ou d'exercer une influence politique.
Cependant, il est indéniable que l'Europe peut exercer une influence partielle, par des manœuvres politiques et l'arme économique via les sanctions et les avoirs russes gelés, ralentir le rythme du règlement, et peut-être apporter des modifications mineures aux clauses économiques et politiques de l'accord afin de réduire les effets d'un règlement qui ne lui conviendrait pas.
Mais cette capacité est limitée, car le facteur terrain, y compris l'avancée de l'armée russe et l'épuisement des ressources ukrainiennes, reste le déterminant principal des rapports de force à la table, rendant toute objection européenne non décisive.
En résumé, malgré son rôle symbolique et sa place internationale, l'Europe ne peut pas complètement entraver la démarche américaine de règlement en Ukraine. Ce qu'elle peut faire reste une influence partielle et une adaptation aux résultats de l'accord, et non une annulation ou un contrôle du processus de règlement. Les déclarations de Meloni reflètent clairement cette réalité, ce qui signifie que tout règlement issu des négociations américano-russes sera quasi inévitable.
KEYWORDS
MENTIONED ENTITIES 6
Giorgia Meloni
👤 Person_FemalePremière ministre italienne ayant parlé du rôle de l'Europe dans la crise ukrainienne
États-Unis
📍 Location_CountryPays s'orientant vers une négociation directe avec la Russie
Russie
📍 Location_CountryPartie adverse dans les négociations avec les États-Unis concernant l'Ukraine
Union européenne
🏛️ OrganizationEntité confrontée à des défis pour influencer le processus de règlement ukrainien
Steve Witkoff
👤 Person_MaleEnvoyé présidentiel américain choisi pour contourner la bureaucratie
Jared Kushner
👤 Person_MaleConseiller de l'ancien président américain choisi pour les négociations