Geagea tient le président pour responsable clé du sauvetage des élections

Le président du parti « Forces libanaises », Samir Geagea.

À peine le président du Parlement Nabih Berri avait-il terminé sa vengeance contre le président du parti « Forces libanaises » Samir Geagea, en convoquant une session législative sans modification de la loi électorale à l’ordre du jour, suite à la gifle reçue de Geagea qui avait empêché le quorum lors de deux sessions précédentes, que ce dernier a saisi la situation, se précipitant à rejeter la balle des élections dans le camp du président de la République, dépassant ainsi les différends entre lui et Baabda, sans toutefois les éliminer, et obligeant la présidence à prendre plus sérieusement en compte le message ouvert qu’il lui a adressé.

Ce n’est pas le premier message de Geagea, qui avait déjà adressé il y a environ deux semaines des messages aux trois présidents, se limitant aux dossiers des armes et des élections, mais sans recevoir de réponse de leur part, bien au contraire, ces messages ont été minimisés malgré leur importance, car ils provenaient de la plus grande faction parlementaire. Ainsi, Geagea s’est senti obligé d’élever de nouveau la voix, mais cette fois d’un ton plus fort et avec un seuil dépassant les précédents, justifiant la question de savoir si ce nouveau seuil dans l’attaque contre les présidents sans exception, même avec des nuances, trace une ligne de non-retour et prépare le terrain pour participer aux élections législatives, quel que soit la loi et les circonstances.

Partant de cela, on peut s’arrêter sur les multiples messages que Geagea a adressés dans toutes les directions, dont les trois principaux sont :

* Le premier aux Libanais en général, au public et aux bases des « Forces », affirmant que le parti est prêt à participer aux élections sous n’importe quelle forme ou modalité, qu’il n’y a aucune intention de les reporter, et aux expatriés pour les encourager à participer aux élections et les avertir contre les tentatives de diluer leurs voix.

* Le deuxième aux trois présidents réunis après la restauration de ce qu’il a appelé la troïka, les avertissant de son retour malgré qu’elle ait été enterrée et déclarée morte auparavant. Ce message contient une accusation claire des présidents de complicité dans l’obtention du quorum pour la dernière session législative.

* Le troisième message est dédié au président de la République, auquel il a adressé un message ouvert l’appelant à exercer ses prérogatives constitutionnelles en s’adressant au Parlement pour pousser à un traitement sérieux et responsable du dossier de la loi électorale. Geagea avait déjà proposé cela à Aoun auparavant, qui lui avait promis un suivi sans qu’aucun progrès ne soit réalisé.

Geagea sent que l’échéance législative est menacée par des propositions irréalistes selon lui, visant à maintenir le statu quo, voire à priver les Forces de leur représentation ou même de son augmentation. Il croit qu’en s’adressant directement comme il l’a fait aujourd’hui, il met les forces politiques et le pouvoir devant leurs responsabilités.

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