'Les Forces' et les Kataëb contre tout 'report technique' et le Courant progressiste pour un règlement et des élections en été

Les tensions politiques libanaises restent vives concernant les élections législatives prévues en mai 2026, au milieu de propositions contradictoires, tandis que le sort de ce scrutin est suspendu à de nombreux défis, notamment le maintien de l'obstruction au droit des expatriés de participer à l'élection des 128 députés et l'absence d'un consensus politique jusqu'à présent, malgré une tentative visant à un règlement politique proposant un report technique jusqu'en juillet 2026. Cependant, cette proposition ne reçoit pas l'approbation des forces souverainistes telles que « Les Forces Libanaises » qui refusent ce report technique et insistent pour que les élections aient lieu en mai 2026 afin d'éviter que tout report ne soit le début d'une manœuvre du « duo chiite », suivi d'une proposition de prolongation du mandat du Parlement pour plusieurs années.

Selon les médias officiels des « Forces Libanaises », il est impossible de briser la position initiale selon laquelle les élections doivent se tenir en mai 2026, mais il faut tenir responsables ceux qui ont entravé la participation des expatriés à l'élection des 128 députés, et aller aux élections à la date prévue.

Le député Razzi al-Hajj, membre du bloc « République Forte », déclare à « An-Nahar » qu'« il y a un éloignement de l'idée d'envisager un report technique, ce qui menacerait l'ensemble des élections législatives. Tout changement serait illogique, et nous ne suivrons pas la logique des compromis ».

Le parti des Kataëb est également opposé à un report technique, sa priorité étant de faire pression pour inclure les expatriés ainsi que les résidents dans l'élection des 128 députés, et il ne veut pas ouvrir la porte à un compromis. Les Kataëb et les « Forces » s'accordent sur leur mécontentement face à la proposition de report technique, et les Kataëb refusent de faciliter un compromis, craignant un jeu inéquitable entre les politiciens capables et incapables de mobiliser les expatriés pour voter au Liban si les élections étaient reportées techniquement de deux mois.

Le Parti socialiste progressiste, de son côté, tente de jouer la médiation et d'aboutir à un compromis pour un report technique. Le député Bilal Abdallah déclare à « An-Nahar » : « Il n'y a pas de problème avec un report technique jusqu'en juillet 2026, ce qui est considéré comme une solution logique. Il faut d'abord améliorer la performance et parvenir à des modifications de la loi électorale dans les semaines à venir, puis tenir une séance pour adopter ces modifications. Il y a une coordination entre les forces politiques en coulisses et on parle en principe d'aboutir à un compromis politique où aucun des partis ne se sentira lésé, tout en maintenant une participation minimale des expatriés qui visitent le Liban en été pour l'élection des 128 députés du Liban ».

La proposition de report technique ne fait pas l'objet d'un consensus sur la manière de sa mise en œuvre. Le vice-président de la Chambre des députés, Elias Bou Saab, après sa rencontre avec le président de la République Joseph Aoun, a estimé qu'il n'était pas possible d'adopter une loi électorale sans accord politique. Cependant, il a déclaré depuis le palais présidentiel que « l'on s'oriente vers une réouverture des délais, ce qui signifie un report technique des élections dans tous les cas ».

Selon Bou Saab, la réouverture des délais signifie que les élections ne peuvent pas avoir lieu avant août 2026, car techniquement, rouvrir les délais signifie qu'il est impossible de tenir les élections avant août.

Et après ? Que peut-il se passer ? En résumé, les « Forces » ne sont pas enclines à proposer que les expatriés votent depuis le Liban lors de leur visite estivale dans leur pays. Le député al-Hajj considère qu'« il est important de maintenir le droit à l'égalité entre les résidents et les expatriés, de respecter la Constitution libanaise et le règlement intérieur de la Chambre des députés. Le président de la République Joseph Aoun doit envoyer un message au Parlement avec des délais serrés pour exiger le respect des échéances constitutionnelles et la tenue des élections à leur date. Il est important d'exercer une pression médiatique, politique, constitutionnelle et juridique, sinon nous serons confrontés à un coup d'État complet contre le système démocratique au Liban ».