Imad Abou Ghazi : « Les archives de l'ombre » une nécessité de recherche imposée par les restrictions des documents officiels... et l'accueil de Cheikh Imam à la Faculté des Lettres du Caire en 1968 a changé son parcours populaire

Le Dr Imad Abou Ghazi, ancien ministre de la Culture, a déclaré que « les archives de l'ombre » adoptées par le chercheur américain Andrew Simon dans la rédaction de son livre « Médias de masse : la culture de la cassette en Égypte » publié par Dar Al Shorouk, représentent en elles-mêmes une tâche de recherche ardue et un travail scientifique épuisant. Il estime que les restrictions d'accès aux Archives nationales et à d'autres institutions archivistiques poussent les chercheurs à chercher des sources alternatives et plus diversifiées pour écrire l'histoire.

Lors de la cérémonie de signature et de discussion du livre « Médias de masse : la culture de la cassette en Égypte », organisée par Dar Al Shorouk dans le bâtiment du consulat, jeudi dernier, en présence notable d'intellectuels et de passionnés d'histoire culturelle et sociale, Abou Ghazi a souligné que l'expérience de Cheikh Imam a connu des transformations claires dans son parcours populaire. Il a expliqué qu'il avait commencé comme une voix circulant parmi l'élite et les cercles de gauche, où ses admirateurs enregistraient ses chansons qu'il interprétait chez eux et entre amis.

Il a ajouté que son accueil à la Faculté des Lettres en 1968 a constitué un tournant important, élargissant sa base populaire pour inclure différentes classes sociales, et que ses chansons ont commencé à être enregistrées, copiées et diffusées à l'intérieur et à l'extérieur de l'Égypte.

Il a souligné qu'il avait assisté au dernier concert de Cheikh Imam à la Syndicat des journalistes, affirmant que la salle était pleine à craquer, ce qui reflète l'ampleur de sa popularité, notant que sa présence en tout lieu attirait un large public.

Parmi les présents figuraient le journaliste Mohamed Bassal, rédacteur en chef du journal Al Shorouk, l'artiste Saad Hajjo, Osama Arabi, la réalisatrice Layali Badr, la journaliste Ghadir Hussein, Amr Ezz El-Din, Carmen Al-Tawarji, Nadia Abou Al-Ala fondatrice du groupe Club des lecteurs d'Al Shorouk, Mohamed Al-Shammaa, Nancy Habib responsable de la publication chez Dar Al Shorouk, ainsi que plusieurs écrivains, journalistes et passionnés de culture.

Dans la présentation du livre, il a été mentionné que la cassette audio, qui semble aujourd'hui appartenir au passé, était dans le dernier quart du XXe siècle une activité culturelle, politique, artistique et économique influente, offrant de larges alternatives dans le chant, la pensée et le discours public, allant d'Oum Kalthoum et des Beatles à Ahmed Adawiya, Cheikh Imam et Cheikh Kishk. Le livre retrace, à travers six chapitres, comment la technologie de la cassette a contribué à démanteler le monopole des médias officiels avant l'ère des satellites et d'internet, transformant la cassette d'un simple moyen de divertissement en ce que l'on peut légitimement appeler un « média de masse ».