Lula annonce qu'il opposera son veto au projet de loi réduisant la peine de 27 ans de prison de Bolsonaro

Luiz Inácio Lula da Silva avertit que ceux qui ont attenté contre la démocratie "doivent payer". Sous cet argument, il anticipe qu'il ne signera pas l'initiative de loi visant à réduire la peine de prison de l'ancien dirigeant d'extrême droite, Jair Bolsonaro, condamné pour coup d'État. Bien que le projet de loi ait déjà été approuvé par la Chambre des députés puis par le Sénat, il nécessite désormais la signature du président, et Lula avertit qu'il ne la donnera pas. "Avec tout le respect dû au Congrès, quand cela arrivera sur mon bureau, je le veto (...) J'ai le droit de le veto, et ensuite ils ont le droit de lever ou non mon veto", a déclaré le président à la presse brésilienne. Ses propos interviennent seulement quelques heures après que le Sénat brésilien ait voté en faveur de ce projet de loi, après que Bolsonaro ait commencé à purger sa peine en novembre dernier pour avoir planifié un coup d'État contre Lula après avoir perdu les élections de 2022.

Le Tribunal Suprême Fédéral, l'autre talon d'Achille pour Bolsonaro

Le blocage de la réduction de la peine ne viendrait pas seulement du président actuel. Le texte devrait également être contesté devant le Tribunal Suprême Fédéral. Le projet de loi réduit les peines définitives des accusés condamnés pour plusieurs chefs d'accusation liés à la tentative de coup d'État, y compris Bolsonaro. Les avocats de l'ancien président ont fait appel devant le Tribunal Suprême Fédéral après sa condamnation, arguant que la peine de prison était excessive. Ils ont également soutenu que les condamnations pour abolition de l'État de droit et tentative de coup d'État ne devraient pas être cumulées, car elles résultaient d'un seul épisode.

La loi proposée accélérerait la progression de la peine, des régimes pénitentiaires plus sévères vers des régimes plus légers, pour les condamnés. Il n'y a pas de consensus sur la durée réelle de la peine de Bolsonaro si la loi entre en vigueur. Cependant, selon les règles actuelles, l'ancien président pourrait passer à un régime pénitentiaire moins restrictif après 7 ans s'il remplit les conditions légales pendant son incarcération.

Pauinho da Força, rapporteur du projet de loi à la Chambre des députés, a estimé que cette période pourrait être réduite à un peu plus de deux ans si la loi est adoptée. L'initiative permettrait également des réductions de peine allant jusqu'à deux tiers pour les délits commis en foule, bénéficiant aux accusés condamnés pour avoir pris d'assaut des bâtiments publics lors de l'insurrection du 8 janvier 2023 à Brasilia.