« Horrible » : le jeu de puissance lamentable des Maple Leafs fait sombrer leur saison

WASHINGTON - Si vous avez cligné des yeux pendant le jeu de puissance des Toronto Maple Leafs en deuxième période, vous auriez pu être confus quant à ce que vous regardiez.

Il y a eu des moments durant ce jeu de puissance où les tueurs de pénalités des Washington Capitals faisaient volontairement — et facilement — des passes dans leur propre zone. Le manque d'urgence des Leafs avec un homme en plus aurait dû être alarmant.

Au lieu de cela, ce même manque d'urgence était évident lors de leurs cinq jeux de puissance dans une défaite embarrassante 4-0 contre les Capitals, ce qui est devenu la norme de la soirée. Les Leafs n'ont généré que cinq tirs avec l'avantage numérique et n'ont jamais trouvé le fond du filet.

Cette défaite représente leur pire performance en jeu de puissance de la saison ; dans un seul autre match, une défaite 5-3 contre les Boston Bruins le 11 novembre, les Leafs ont eu cinq jeux de puissance — mais ils ont converti une fois cette nuit-là.

« Horrible », était l'opinion de Craig Berube.

Après la défaite de jeudi, le jeu de puissance des Leafs est tombé à 14,1 % cette saison. Seuls les faibles Calgary Flames, qui semblent destinés à lutter pour le premier choix au repêchage de la LNH l'été prochain, ont un jeu de puissance pire.

Avec des noms comme Auston Matthews, William Nylander et John Tavares parmi d'autres dans cette formation, le jeu de puissance ne peut pas continuer à être aussi mauvais. Pas après avoir tiré à 24,8 % la saison dernière. Pas avec leurs espoirs de séries éliminatoires en jeu cette année.

Parce qu'en ce moment, entre autres choses, le jeu de puissance pourri des Leafs fait sombrer leur saison. Ils sont 13e dans la Conférence Est en pourcentage de points.

La défaite contre les Capitals semble être un nouveau point bas de la saison pour les Leafs.

Après que les Capitals ont pris une avance de 2-0, ce n'était pas comme si les Leafs manquaient d'occasions pour revenir dans le match. Cinq jeux de puissance dans un match sont rares. Mais une équipe qui fait si peu avec autant d'occasions est encore plus rare. Le jeu de puissance des Leafs était bloqué sur la périphérie, incapable de créer quoi que ce soit de proche d'une opportunité dangereuse. Les Capitals ont étouffé les Leafs trop facilement. La rondelle est restée stagnante sur les bâtons des Leafs.

« Nous devons juste simplifier un peu et adopter un état d'esprit d'attaque », a déclaré Nylander à propos du jeu de puissance.

Les dieux du hockey semblaient offrir aux Leafs des chances de riposter contre une équipe des Capitals qui les avait facilement dominés quelques semaines plus tôt. Les Leafs ont répondu sans idées ni exécution.

Et ce soir-là, pas d'espoir de retour non plus. On commence à sentir que l'espoir des Leafs de remonter en position de séries éliminatoires s'éteint aussi.

Maintenant, en prenant du recul, le jeu de puissance atroce n'est pas le seul problème qui nuit à cette équipe en ce moment. Mais il est emblématique de la profondeur de la chute de cette équipe, et pourquoi cette saison des Leafs commence à ressembler à une saison perdue : pas de persévérance, pas d'exécution. Et jusqu'à présent, pas de réponses.

« (Les Capitals) avaient beaucoup plus d'urgence dans leur jeu, plus de passion dans leur jeu. C'est la différence », a déclaré Berube.

Comment l'entraîneur-chef des Leafs peut-il expliquer cela, sachant que les Capitals sont deuxièmes de leur division et que les Leafs ne font même pas surface dans la Conférence Est ?

« Demandez-leur, pas à moi », a dit Berube en désignant le vestiaire des Leafs.

« Ces gars » avaient leurs propres pensées.

Oliver Ekman-Larsson a reconnu que son équipe doit commencer à jouer avec plus de désespoir qu'elle ne l'a fait.

« Je suis tout à fait d'accord avec vous », a déclaré Ekman-Larsson à propos des Capitals qui semblaient plus désespérés que les Leafs. « C'est ce dont nous parlons, c'est ce que nous voulons faire. Mais il y a une chose à en parler, une autre à le faire. Je pense que c'est la partie difficile en ce moment, et c'est quelque chose que nous devons comprendre. »

« Nous n'avons pas besoin d'être la meilleure équipe du monde chaque soir, mais nous avons besoin que tout le monde se batte, et que tout le monde joue bien. Tout le monde doit juste sortir et faire son travail et bien jouer », a déclaré Matthews. « La constance, ça a été une grande partie du problème — pendant plus de 60 minutes tout au long de cette année, il a été difficile de trouver des matchs avec une constance totale où chaque ligne joue de la bonne manière, en faisant les petites choses correctement. »

Désespéré de trouver une étincelle cette saison, Berube a chargé la première ligne avec Matthews et Nylander. Alors qu'ils ont réagi avec une production importante tard dans la victoire 3-2 des Leafs contre les Chicago Blackhawks mardi, ces deux joueurs offensifs de haut niveau sont restés silencieux depuis cette victoire.

« Pas du tout », a déclaré Berube lorsqu'on lui a demandé s'il avait vu assez de sa première ligne.

Considérant que les Capitals ont touché plusieurs poteaux et barres transversales, un score de 4-0 semble presque flatteur pour les Leafs. La liste des joueurs en bleu et blanc qui ont fourni des efforts notables était courte : Nick Robertson, Troy Stecher et Dennis Hildeby. La deuxième période de Hildeby a été l'une de ses meilleures : il a repoussé les 12 tirs des Capitals avec son calme habituel.

Mais une grande partie de l'inefficacité des meilleurs joueurs de Berube contre les Capitals venait du jeu de puissance. Berube a commencé la deuxième unité lors de sa première opportunité en jeu de puissance, ce qui semble être un signe non négligeable pour ses meilleurs joueurs.

« Je pensais que la deuxième unité a fait de bonnes choses, ils ont eu quelques occasions et juste, ils ont raté, la rondelle n'est pas entrée, ils ont eu de bonnes chances. Mais notre première unité n'a pas exécuté, n'a gagné aucun combat quand il le fallait, n'a juste pas pu faire de jeux », a déclaré Berube.

Peut-on attribuer ce jeu de puissance lamentable à un problème de système ? De personnel ? Un mélange puissant des deux ?

Quoi qu'il en soit, le statu quo ne peut pas continuer.

Berube a déclaré après le match qu'il « pourrait » être temps d'un changement plus radical. « C'est quelque chose que nous allons certainement examiner », a-t-il dit.

Les équipes avec un mauvais jeu de puissance ne se préparent pas à des places en séries éliminatoires. La saison dernière, aucune équipe avec un des cinq pires jeux de puissance n'a atteint les séries, et seulement deux équipes parmi les dix dernières en pourcentage de jeu de puissance ont participé aux séries.

Le personnel d'entraîneurs des Leafs envisagerait-il de mélanger les unités de jeu de puissance, rétrogradant certains de leurs meilleurs joueurs à la deuxième unité ? On ne peut pas nier que ces meilleurs joueurs méritent toutes les opportunités qu'ils continuent de recevoir. Et si cela ressemble à un changement pour le changement, eh bien, cela ressemble aussi au milieu de la saison qui approche rapidement sans aucun signe d'amélioration du jeu de puissance à l'horizon.

Si un changement de personnel n'est pas assez radical, y a-t-il un intérêt à changer la façon dont le jeu de puissance est géré ? Nous sommes déjà passés par là, mais le message de l'entraîneur adjoint Marc Savard ne semble pas passer auprès de ses joueurs. L'incapacité continue des deux unités de jeu de puissance à pénétrer la zone offensive — puis à y gagner du terrain — est inquiétante.

Sans solution au jeu de puissance, et à la manière dont les Leafs abordent cette saison, une réalité bien plus inquiétante semble probable : les Leafs semblent peu susceptibles de rattraper leur retard dans la course aux séries.

Après la défaite, l'écart entre les Leafs et les équipes qualifiées pour les séries comme les Capitals semble plus large que jamais.