Manchette de « Al Joumhouria » : Assurances américaines au Liban en matière de coopération... Israël élargit sa demande du Litani à l’Ouali
Assurances américaines au Liban et élargissement de la demande israélienne du Litani à l’Ouali avec des mouvements politiques et sécuritaires.
SUMMARY
Le Liban a reçu des assurances américaines de coopération pour empêcher la guerre avec Israël, avec des mouvements diplomatiques et sécuritaires incluant la réunion du comité du mécanisme, une conférence de soutien à l’armée libanaise, et l’élargissement des demandes sécuritaires israéliennes du sud du Litani au fleuve Ouali, au milieu d’avertissements sur un vide sécuritaire dans le sud après le retrait des forces de la FINUL.
KEY HIGHLIGHTS
- Assurances américaines au Liban pour coopérer à la prévention d’une guerre avec Israël.
- Israël élargit sa demande de désarmement du sud du Litani au fleuve Ouali.
- Organisation d’une conférence internationale de soutien à l’armée libanaise en février prochain.
- Avertissements sur un vide sécuritaire dans le sud après le retrait des forces de la FINUL.
CORE SUBJECT
Évolutions politiques et sécuritaires au Liban face aux menaces israéliennes et à la coopération internationale
À la veille de la deuxième réunion aujourd’hui à Naqoura du comité du « mécanisme » après son renforcement par deux présidents civils des délégations libanaise et israélienne, et après que la réunion quadripartite de Paris ait abouti à la tenue d’une conférence de soutien à l’armée libanaise en février prochain, le Liban a reçu, selon des sources officielles citées par « Al Joumhouria », des assurances américaines confirmant la coopération pour trouver des solutions empêchant Israël de mettre à exécution sa menace de guerre. L’attention se portera aujourd’hui sur ce que le Premier ministre égyptien Mostafa Madbouly, arrivé à Beyrouth hier soir dans le cadre de l’initiative égyptienne, apportera. Mais tous attendront la rencontre du 29 de ce mois entre le président américain Donald Trump et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, dont les résultats pourraient éclairer l’issue de la situation au Liban et dans la région.
Sur fond de la réunion à Paris entre les États-Unis, la France, l’Arabie saoudite et le Liban, au cours de laquelle il a été convenu d’organiser une conférence de soutien à l’armée libanaise en février prochain, et dans le cadre des préparatifs pour la réunion du « mécanisme » aujourd’hui, Israël a lancé une vague de frappes aériennes violentes dans la région au nord du Litani jusqu’au cœur de la Békaa, sous prétexte de cibler des positions militaires du « Hezbollah ». Cela a poussé le président du Parlement Nabih Berri à qualifier ces attaques de « message israélien à la conférence de Paris dédiée au soutien de l’armée libanaise, parallèlement à une ceinture de feu de frappes aériennes en hommage à la réunion du mécanisme demain ».
La chaîne israélienne 12 a rapporté qu’« Israël augmentera son niveau de représentation dans les négociations avec le Liban », soulignant que le vice-président du Conseil de sécurité nationale israélien, Yossi Draznin, participera à la réunion de Naqoura aujourd’hui. Elle a ajouté : « La réunion de Naqoura vendredi (aujourd’hui) discutera de la prévention de la reprise de la guerre avec le Liban et abordera la coopération économique à la frontière ».
La réunion de Paris s’est tenue au siège du ministère français des Affaires étrangères et a réuni l’envoyée américaine Morgan Ortagus, l’envoyé saoudien Yézid Ben Farhan, l’envoyé français Jean-Yves Le Drian, la conseillère du président français pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient Anne-Claire Logander, ainsi que le commandant de l’armée libanaise, le général Rudolf Heikal.
Le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Pascal Confavreux, a déclaré après la réunion : « Nous travaillons à fournir au comité des moyens pratiques sur le terrain pour vérifier les progrès réalisés dans le processus de désarmement du Hezbollah ». Il a expliqué que « le commandant de l’armée libanaise a présenté lors de la réunion les progrès réalisés par ses forces dans le sud du pays, ainsi que les besoins de l’armée », soulignant « l’existence d’un consensus pour documenter ces progrès de manière sérieuse et travailler dans le cadre d’un mécanisme de surveillance du cessez-le-feu ».
Les participants ont convenu, selon Confavreux, du « principe de tenir une conférence internationale de soutien à l’armée libanaise en février, sans préciser le lieu de sa tenue ». Il a annoncé que « notre objectif au Liban est la mise en œuvre de l’accord de cessez-le-feu, qui inclut le désarmement du Hezbollah ». Il a indiqué que « si un report de la date limite pour le désarmement du Hezbollah est nécessaire, nous en discuterons avec les parties à l’accord ».
Avant la réunion, le général Heikal a été chaleureusement accueilli au quartier général de l’état-major des armées françaises, où son homologue français Fabian Mandon l’a reçu, déclarant : « J’ai discuté avec le commandant de l’armée libanaise des défis sécuritaires au Liban et dans la région. Nous soutenons l’armée libanaise pour préserver la stabilité et le respect de la souveraineté du Liban ».
Au milieu de ces développements, une source importante du Hezbollah a révélé à « Al Joumhouria » que « nous sommes toujours dans une phase de pressions et de manœuvres politiques, et nous sommes devenus la cible d’envoyés arabes et internationaux ayant un seul objectif : l’arme du Hezbollah, que ce soit pour la contenir, neutraliser son rôle ou la désarmer ». La source a déclaré : « La contenance de l’arme signifie geler son utilisation de manière claire et explicite, en obtenant certaines garanties que chaque envoyé présente à sa manière, comme celles proposées directement ou de manière détournée par le directeur des renseignements égyptiens, le général Hassan Rashad, sous forme d’un accord secret, selon ce que nous avons entendu en murmure. L’idée principale autour de laquelle tout tourne est que l’Israélien considère que sa chance est en or pour désarmer complètement le Hezbollah, et il travaille à atteindre cet objectif par tous les moyens possibles, impliquant tout le monde dans tous les cadres et directions ». La source a ajouté : « Dans cette lecture, la probabilité d’une guerre diminue, car la position américaine finale est que ces pressions permettent d’atteindre ce que veut Israël, et l’État libanais fait des concessions successives, pas à pas. C’est pourquoi l’Américain estime que continuer à isoler le Hezbollah conduit à neutraliser l’usage et l’efficacité de son arme, ou au moins à faire pression sur le Hezbollah pour qu’il fasse des concessions. L’Américain profite de l’entêtement israélien, de la poursuite des attaques et du non-respect de l’accord de cessez-le-feu. La rencontre Trump-Netanyahu est certainement une rencontre cruciale et un indicateur fondamental de la direction des événements. Ils savent que la guerre n’est pas garantie de résultats et ne conduira pas au désarmement ou au retrait du Hezbollah, ce qui ne sera possible qu’en entrant par voie terrestre, une opération qui deviendra une épopée sans fin, causant plus de massacres et de destructions sans changer l’équation. En fin de compte, le Liban respecte le cessez-le-feu, l’armée s’est déployée au sud du fleuve et l’a vidé d’armes, et un partage est en cours pour étendre géographiquement le désarmement, passant du sud du Litani au fleuve Ouali ».
La source a révélé qu’« un nouveau conditionnement est en train d’être promu à Israël, qui demande d’élargir la zone dont elle veut désarmer, allant du sud du Litani au nord jusqu’à l’Ouali, et exige des garanties sécuritaires dans cette zone géographique, car elle considère qu’elle aura ainsi éloigné le Hezbollah de 40 km à 70 km, transformant cette zone en une zone sûre où seule l’armée libanaise est déployée, incluant aussi le désarmement des camps, ce qui, à ses yeux, rendrait les conditions de toute bataille inégales, imposant de nouvelles règles d’engagement qui lui permettraient de contrôler facilement toutes ces zones. Cela ne sera pas accepté par le Hezbollah, car en pratique, si l’ennemi reçoit ce document, cela signifie qu’il ne reculera pas mais avancera, comme cela se passe à Gaza et en Syrie ». La source a confirmé que « malgré tout ce qui s’est passé, le Hezbollah n’est pas faible, donc nous assisterons à plus de pressions et de campagnes d’intimidation. La remise des armes est exclue et la priorité est d’obliger l’ennemi à appliquer l’accord ».
Hier, l’avertissement du délégué libanais aux Nations Unies, Ahmed Arafa, lors d’une séance du Conseil de sécurité, a été remarquable, mettant en garde contre un vide sécuritaire dans le sud, notamment après le retrait des forces de la FINUL, ou durant la période de transition entre le départ de ces forces et le déploiement de l’armée libanaise, prévu pour la fin de l’année prochaine.
Selon des sources suivant la position officielle libanaise citées par « Al Joumhouria », « cet avertissement revêt une importance capitale pour le Liban, car il existe de réelles craintes qu’Israël envisage de mettre en œuvre un plan dans les prochains mois de mandat de la FINUL, visant à entraver son travail et à la pousser à un retrait anticipé de la plupart des zones où elle est déployée aujourd’hui, afin de faire de ces zones une partie d’une vaste zone d’influence que seul Israël contrôlerait militairement par air, mer et terre, même si ses forces ne pénétreraient pas dans cette zone, prétextant la mise en œuvre de la décision d’éloigner le Hezbollah et toutes ses armes de la zone sud du Litani avant le début de l’année prochaine.
Ce que redoutent le plus ces sources, c’est qu’Israël profite du départ des forces internationales pour éliminer le dernier témoin international sur lequel le Liban peut s’appuyer pour faire entendre sa voix et dénoncer les violations dont il est victime, lui permettant ainsi de dominer le sud du Litani sans contrôle. Cela pourrait menacer de transformer le contrôle sécuritaire en une occupation complète effective.
Par ailleurs, la séance législative s’est tenue hier sous la présidence de Nabih Berri avec un quorum légal malgré la boycott de certains blocs et députés, ce quorum étant assuré par la présence des députés du bloc « Modération nationale ». Le Conseil a adopté plusieurs projets de loi, parmi lesquels le projet de loi d’accord de prêt avec la Banque mondiale d’un montant de 250 millions de dollars pour la reconstruction des infrastructures dans le sud, ainsi qu’une loi organisant la justice judiciaire après prise en compte des observations du président de la République à ce sujet. À ce propos, le député Ali Hussein Khalil a déclaré : « Ces observations ont fait l’objet d’un consensus au sein de la commission de l’administration et de la justice ».
KEYWORDS
MENTIONED ENTITIES 16
Hezbollah
🏛️ OrganizationOrganisation politique et militaire libanaise
Armée libanaise
🏛️ OrganizationForces armées officielles du Liban
Nabih Berri
👤 Person_MalePrésident du Parlement libanais
Morgan Ortagus
👤 Person_FemaleEnvoyée américaine
Yézid Ben Farhan
👤 Person_MaleEnvoyé saoudien
Jean-Yves Le Drian
👤 Person_MaleEnvoyé français
Anne-Claire Logander
👤 Person_FemaleConseillère du président français pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient
Rudolf Heikal
👤 Person_MaleCommandant de l’armée libanaise
Pascal Confavreux
👤 Person_MalePorte-parole du ministère français des Affaires étrangères
Mostafa Madbouly
👤 Person_MalePremier ministre égyptien
Donald Trump
👤 Person_MalePrésident américain
Benjamin Netanyahu
👤 Person_MalePremier ministre israélien
Ahmed Arafa
👤 Person_MaleDélégué libanais aux Nations Unies
FINUL
🏛️ OrganizationForces de maintien de la paix internationales au sud du Liban
Banque mondiale
🏛️ OrganizationInstitution financière internationale
Ali Hussein Khalil
👤 Person_MaleDéputé libanais