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Projet de sauvetage de l'accord de Damas - 'FDS' avant la fin de l'année : décentralisation sans garanties constitutionnelles

December 19, 2025 annahar.com
Projet de sauvetage de l'accord de Damas - 'FDS' avant la fin de l'année : décentralisation sans garanties constitutionnelles

Projet d'accord de Damas avec les FDS abordant la décentralisation et les défis constitutionnels avant la fin de 2025.

SUMMARY

L'article traite d'un projet d'accord entre le gouvernement syrien et les Forces démocratiques syriennes pour leur intégration progressive dans l'armée syrienne avec une décentralisation administrative, au milieu de désaccords sur les garanties constitutionnelles et de pressions régionales et internationales affectant la mise en œuvre de l'accord.

KEY HIGHLIGHTS

  • Accord du 10 mars 2025 entre le gouvernement syrien et les FDS pour un cessez-le-feu et l'intégration des institutions des FDS dans l'État.
  • Le projet de Damas reconnaît l'impossibilité de démanteler les FDS et propose une intégration progressive dans l'armée nationale avec une décentralisation administrative.
  • Désaccords sur le régime politique et les garanties constitutionnelles pour les droits des Kurdes et autres composantes.
  • La Turquie exerce une pression militaire contre les FDS et lie l'ouverture des passages frontaliers à la mise en œuvre de l'intégration.
  • Les États-Unis affichent une position fluctuante vis-à-vis des FDS après l'attaque de Palmyre.
  • Le projet représente une opportunité historique pour protéger les acquis politiques et sociaux des FDS dans la nouvelle Syrie.

CORE SUBJECT

Projet d'accord d'intégration des FDS dans l'État syrien

Plus d'un an après la chute du régime de Bachar al-Assad, la Syrie continue de faire face à des défis majeurs dans la reconstruction de l'État, la consolidation de l'identité et la cohésion sociale, mettant en lumière la relation entre le gouvernement de Damas dirigé par Ahmed al-Chara et les Forces démocratiques syriennes (FDS) comme l'épreuve la plus complexe du processus politique global.

L'accord du 10 mars 2025, signé par al-Chara avec le commandant des FDS, Mazloum Abdi, à Damas, a constitué un tournant, tant par son calendrier après les événements de la côte, que par ses résultats, notamment le cessez-le-feu général, l'intégration des institutions civiles et militaires des FDS dans les institutions de l'État, et la reconnaissance des droits de tous les Syriens à participer politiquement sans discrimination, y compris les Kurdes. Cependant, à l'approche de la date limite fixée à la fin de l'année en cours pour la mise en œuvre de l'accord, on peut dire que le chemin est plus long et plus complexe qu'un simple engagement officiel.

D'un accord historique à un projet d'exécution

L'idée d'intégrer les FDS dans l'État syrien a toujours été un rêve politique au milieu de contradictions fondamentales dès les premiers jours. L'accord politique n'a pas été accompagné de détails pratiques sur la manière d'intégrer les forces armées autonomes des FDS dans la nouvelle armée syrienne composée de factions aux idéologies et allégeances diverses, ni sur la gestion des ressources et des droits locaux, ni sur la formulation de garanties constitutionnelles protégeant les droits des Kurdes et des autres composantes au sein de la structure de ces forces et des zones sous leur contrôle.

À l'approche de la fin du délai annoncé par Washington pour la mise en œuvre de l'accord, et face à l'impasse rencontrée ces derniers mois, le coprésident du bureau des relations du MSD (l'aile politique de l'administration autonome), Hassan Mohammed, a révélé un projet d'accord présenté par Damas il y a quelques jours dans une tentative réelle de résoudre partiellement les différends, mais surtout de sauver l'accord et de créer une opportunité pour annoncer un progrès substantiel, dans un véritable test de volonté entre deux parties différentes dans la construction du nouvel État syrien.

Selon ses clauses, le projet présenté par Damas reconnaît pratiquement que le démantèlement complet des FDS n'est pas une option réaliste, et propose plutôt une intégration progressive dans le cadre de l'armée nationale syrienne, tout en maintenant la présence de trois divisions militaires principales réparties à Raqqa, Deir ez-Zor et Hassaké, soumises au ministère de la Défense et au commandement général.

Cet arrangement signifie la transformation des FDS d'une force indépendante en une force intégrée au sein de l'armée syrienne, ce qui représente un changement stratégique dans la nature de la relation entre les deux parties.

La présence relative d'unités telles que la brigade féminine et l'unité des forces spéciales dans le projet reflète la prise de conscience de Damas de la sensibilité symbolique associée à ces entités au sein de la société kurde, mais limite en revanche leur capacité à être des organisations indépendantes avec des pouvoirs exécutifs en dehors du commandement militaire central de l'État.

L'accord du 10 mars avait déjà conduit à des mouvements sur le terrain, tels que des retraits d'Alep vers l'est de l'Euphrate et la réorganisation des unités d'Asayish en tant que partie de la sécurité publique sous la supervision des autorités centrales, avec la libération d'otages échangés entre les deux parties, ce qui indique que, malgré la lenteur, des étapes pratiques ont été accomplies dans ce processus, augmentant ainsi les chances de succès futur de l'accord.

L'une des questions fondamentales restant un point de désaccord entre les parties est le régime politique. Les fuites concernant le projet indiquent la disposition de Damas à accorder à l'administration autonome une décentralisation administrative dans les provinces du nord et de l'est de la Syrie avec des pouvoirs étendus pour gérer les affaires dans les domaines de l'éducation, de la santé et des services locaux.

Ces larges pouvoirs administratifs semblent être une tentative d'apaiser les craintes d'une centralisation absolue à Damas, mais restent dans le cadre de la souveraineté de l'État syrien, qui conserve la décision finale sur les dossiers souverains plus larges tels que la politique étrangère, la sécurité nationale et les ressources stratégiques.

Cet équilibre entre de larges pouvoirs locaux et une forte centralisation soulève des questions quant à savoir si la décentralisation proposée répondra aux demandes des FDS, d'autant plus que certaines parties au sein de l'administration autonome affirment constamment que la décentralisation, sans garanties constitutionnelles claires, pourrait n'être que du vent en cas de première crise politique.

Damas affirme sa volonté d'introduire des amendements constitutionnels garantissant les droits de tous les Syriens sans mention explicite des droits culturels et linguistiques des Kurdes, avec des indications sur la possibilité d'adopter la langue kurde comme langue d'enseignement secondaire dans les régions à majorité kurde. Cela peut être considéré comme un progrès dans l'histoire des relations entre l'État syrien et la composante kurde, mais reste conditionné par la préservation centrale de l'unité de l'État et le rejet de tout modèle d'autonomie ou de décentralisation politique.

Il ne fait aucun doute que les amendements constitutionnels constituent la pierre angulaire de l'avenir des relations entre Damas et les FDS, d'autant que de nombreux analystes proches de l'administration autonome estiment que toute intégration militaire ou administrative non fondée sur un cadre constitutionnel clair serait rapidement sujette à l'effondrement sous la pression politique ou sécuritaire, ce qui pousse les FDS à insister lors de leurs négociations sur la nécessité d'inclure cette dimension au cœur de l'accord et de la considérer comme une garantie essentielle contre tout retour à des politiques centralisées traditionnelles.

Les sources contactées par "An-Nahar" au sein des FDS indiquent une approche consistant à considérer le projet comme une opportunité historique de protéger les acquis, tout en insistant simultanément pour obtenir des garanties permettant de poursuivre les négociations sur le cœur du différend, à savoir le cadre constitutionnel et les demandes de démocratisation de la société syrienne.

Selon ces sources, les dirigeants de l'administration autonome estiment que le succès du projet et son achèvement, parallèlement à l'autonomisation des alliances internes et externes, pourraient renforcer leur position politique et sociale dans la nouvelle Syrie, cette approche reposant sur une lecture complexe de la scène régionale, où les puissances internationales, notamment les États-Unis, conservent une influence directe sur le processus de paix syrien.

Pression politique et avertissement turc continus

La Turquie reste l'acteur régional le plus sensible au dossier des FDS, les considérant comme une menace sécuritaire. Les déclarations de ses responsables, notamment du ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan, exprimant leur impatience face au retard dans la mise en œuvre de l'accord du 10 mars, et liant l'ouverture des passages frontaliers à l'exécution de l'intégration, indiquent qu'Ankara considère toujours l'intégration comme un moyen de mettre fin aux FDS plutôt que comme un règlement politique.

Les déclarations et actions au sein de la majorité politique turque, notamment les propos récents du chef du Parti du mouvement nationaliste, Devlet Bahçeli, qui a évoqué la possibilité d'une opération militaire conjointe contre les FDS en cas de non-conformité totale, montrent que la Turquie conserve la carte de la "menace militaire" dans sa stratégie pour le nord de la Syrie, compliquant la mise en œuvre de l'accord et augmentant les risques d'échec.

En revanche, la visite du président al-Chara à Washington et sa rencontre avec le président Donald Trump, ainsi que la levée des sanctions contre la Syrie, ont constitué un coup de pouce politique pour le gouvernement de transition. Mais cela s'est produit dans un contexte où la position américaine vis-à-vis des FDS reste fluctuante.

Après la pression exercée par les déclarations de l'envoyé spécial américain Tom Barrack affirmant que "la fédération n'a pas réussi dans la région" sur les FDS, les Druzes, les Alaouites et d'autres parties opposées à la centralisation du pouvoir en Syrie, l'attaque de Palmyre, qui a causé la mort et des blessures parmi les soldats américains, a bouleversé la donne, soulignant la nécessité de poursuivre le partenariat avec les FDS et de temporiser dans le processus d'intégration.

À la fin de l'année 2025, la question reste ouverte : Damas et les FDS parviendront-ils à une intégration stratégique ou cette étape restera-t-elle limitée à la réalisation d'un progrès avant l'expiration du délai ?

KEYWORDS

Syrie Forces démocratiques syriennes Damas Accord du 10 mars Décentralisation Armée syrienne Droits des Kurdes Turquie États-Unis Amendements constitutionnels

MENTIONED ENTITIES 11

Ahmed al-Chara

👤 Person_Male

Président du gouvernement syrien provisoire à Damas

Mazloum Abdi

👤 Person_Male

Commandant des Forces démocratiques syriennes

Hassan Mohammed

👤 Person_Male

Coprésident du bureau des relations du MSD (aile politique de l'administration autonome)

Forces démocratiques syriennes (FDS)

🏛️ Organization

Alliance militaire et politique dans le nord et l'est de la Syrie

Damas

📍 Location_City

Capitale de la Syrie et centre du gouvernement

Turquie

📍 Location_Country

Pays régional concerné par le dossier syrien

États-Unis

📍 Location_Country

Pays ayant une influence internationale sur le dossier syrien

Hakan Fidan

👤 Person_Male

Ministre turc des Affaires étrangères

Donald Trump

👤 Person_Male

Ancien président américain

Tom Barrack

👤 Person_Male

Envoyé spécial américain pour la Syrie

Devlet Bahçeli

👤 Person_Male

Chef du Parti du mouvement nationaliste turc