Conférence sur le renforcement de la compétitivité des économies arabes à l'Université libano-américaine... Le ministre Bassat : Le Liban travaille sur les axes de l'énergie, des transports et du commerce

La 19e conférence scientifique de l'Association arabe de recherche économique s'est ouverte à l'Université libano-américaine (LAU) sous le parrainage du Premier ministre Nawaf Salam, sous le thème : « Renforcer la compétitivité des économies arabes face aux évolutions régionales et internationales ». L'organisation et l'invitation à la conférence ont été assurées, en plus de l'université représentée par la Faculté Adnan Kassar de gestion des affaires, par l'Association arabe de recherche économique et l'Institut arabe de planification - Koweït, avec le soutien de la Fondation allemande Friedrich Naumann pour la liberté et de la Banque islamique Faisal d'Égypte. La conférence s'est conclue par le lancement du rapport « Développement arabe 2025 - 9e édition ».

La cérémonie d'ouverture a été honorée par la présence du ministre de l'Économie et du Commerce, le Dr Amer Bassat, représentant le chef du gouvernement, de l'ancienne ministre May Chidiac, de l'ambassadeur d'Égypte au Liban Alaa Moussa, du président du conseil d'administration de l'Association arabe de recherche économique, le Dr Mahmoud Mohieddin, du directeur général de l'Institut arabe de planification - Koweït, le Dr Adel Al-Wuqayan, du président de l'Université libano-américaine, le Dr Shawki Abdullah, de la doyenne de la Faculté de gestion des affaires, la Dre Dima Jamali, ainsi que de nombreuses personnalités économiques, professeurs et chercheurs. La conférence a débuté par une présentation du Dr Ali Faqih, professeur d'économie et doyen associé de la Faculté Adnan Kassar de gestion des affaires à LAU, qui a dirigé les travaux et ouvert la conférence en exposant ses objectifs et en remerciant ceux qui ont contribué à son succès et à sa préparation. Il a souligné que nous sommes aujourd'hui face à un monde en pleine transformation rapide et sans précédent, allant des changements structurels dans les chaînes de valeur mondiales, à l'essor des technologies numériques et de l'intelligence artificielle, en passant par les pressions environnementales et la nécessité de la transition verte, ainsi que les défis croissants liés à la sécurité alimentaire et énergétique, sans oublier les transformations géopolitiques qui redessinent le paysage économique mondial. Ces transformations nous imposent une responsabilité commune de réinventer les modèles de croissance dans nos pays arabes, de développer des approches plus dynamiques en matière de politique, et de renforcer l'avantage compétitif dans les secteurs public et privé, faisant de la recherche scientifique, de la coopération régionale et du dialogue ouvert entre experts et décideurs une base essentielle pour propulser notre région vers un avenir plus prospère et durable.

Le président de l'université, le Dr Abdullah, a accueilli les participants et a particulièrement remercié la doyenne Jamali et l'équipe de la faculté pour leurs efforts. Il a estimé que la région, le monde et le Liban en particulier traversent une phase de profondes transformations économiques, géopolitiques et technologiques, soulignant que les choses évoluent rapidement, mettant à l'épreuve nos modèles de développement traditionnels et leurs cadres temporels, révélant des faiblesses structurelles. Selon lui, cela pousse vers de nouvelles voies pour avancer vers la compétitivité, la résilience et la prospérité partagée. Le Dr Abdullah a insisté sur le fait que la prospérité doit être partagée entre les pays. Il a souligné la nécessité de restaurer la compétitivité car les anciennes méthodes ne sont plus efficaces sur les marchés mondiaux. Il a évoqué l'émergence d'un nouvel ordre mondial qui redéfinit les options stratégiques disponibles pour les pays arabes. Il a appelé à la transition vers l'énergie propre, le développement industriel, les services logistiques, les chaînes de valeur mondiales, et à la préparation des marchés du travail pour un monde redéfini par les technologies vertes et l'intelligence artificielle, en impliquant les décideurs et les politiques, et en s'appuyant sur les experts pour les aider à comprendre et à façonner ces évolutions. Le Dr Abdullah a également évoqué la grande responsabilité des universités dans la contribution aux dialogues via les experts et les étudiants, déclarant : « Nous sommes fiers que les chercheurs et superviseurs de LAU participent à ce programme, ce qui reflète notre conviction que les universités doivent être des plateformes de recherche ouverte et de pensée critique. »

La doyenne de la Faculté de gestion des affaires, la Dre Dima Jamali, a prononcé un discours de bienvenue, décrivant la conférence non seulement comme une rencontre ordinaire, mais comme un engagement commun envers une réforme basée sur la coopération régionale et la quête d'économies résilientes et compétitives. Pour le Liban, elle a souligné que la voie pour reconstruire la confiance, attirer les investissements, restaurer la capacité productive et créer des emplois décents est au cœur du sujet de cette conférence. Elle a déclaré : « Accueillir cette conférence dans notre université est d'une importance capitale pour nous, car nous voulons être plus qu'une simple plateforme d'excellence académique, mais une plateforme pour des politiques fondées sur des preuves, des recherches économiques précises et une coopération ciblée entre les secteurs. » Elle a remercié le département d'économie de la faculté qui a organisé la conférence, en particulier le Dr Ali Faqih, le Dr Jamal Haidar, chef du département d'économie, et tous les membres du corps professoral.

Le ministre de l'Économie et du Commerce, le Dr Amer Bassat, a déclaré dans son allocution que Beyrouth restera un phare du dialogue et un pont pour les idées ambitieuses. Il a considéré la conférence comme une déclaration de volonté commune que notre région peut être au cœur des développements mondiaux et non en marge. Il a souligné que le monde change très rapidement grâce à la révolution numérique et à l'intelligence artificielle, et que la transition verte impose de nouvelles normes d'investissement et crée des opportunités dans les énergies renouvelables et l'économie circulaire. Bassat a ajouté : « La refonte de la gouvernance mondiale repositionne notre région pour relier l'Europe, l'Asie et l'Afrique. » Il a insisté sur le fait que la compétitivité n'est pas un luxe mais une condition de survie au cœur de l'économie, et que le Liban souhaite être un acteur actif de l'intégration arabe et s'inscrire dans l'économie mondiale. Il a identifié trois axes principaux sur lesquels le Liban travaille : 1- L'énergie, en reliant le Liban aux réseaux électriques et énergétiques arabes et en investissant dans les énergies renouvelables pour être un acteur clé de la transition verte. 2- Les transports, en développant les infrastructures et en reliant le pays du cèdre à des hubs régionaux pour faire de Beyrouth une plaque tournante naturelle du commerce et des services. 3- Le commerce, en unifiant les procédures et normes et en élargissant les opportunités de développement pour faire du Liban une plateforme d'échange et d'ouverture. Il a conclu que le Liban aspire à être un pont énergétique, un corridor de transport et une plateforme commerciale.

Le directeur général de l'Institut arabe de planification au Koweït, le Dr Adel Al-Wuqayan, a abordé la question du développement dans le monde arabe, présentant des chiffres montrant une baisse des taux de croissance, une hausse du chômage et de l'inflation parallèlement à une augmentation de la population arabe à 493 millions d'habitants. Il a posé des questions sur les raisons des disparités de revenus entre les pays arabes et les différences entre leurs économies dues à des facteurs connus et au fait que certains pays sont plongés dans leurs conflits. Il a exprimé l'espoir de parvenir à des solutions contribuant à la prospérité des pays arabes. Il a également souligné que certains pays souffrent encore de conflits internes qui entravent le développement malgré les efforts de soutien. En conclusion, il a posé des questions sur les causes de ces disparités économiques, espérant que les discussions de la conférence proposeront des solutions pratiques pour renforcer le développement et soutenir la prospérité des pays arabes face aux évolutions régionales et internationales.

Le directeur du projet Liban et Syrie à la Fondation allemande Friedrich Naumann pour la liberté, M. Christoph Kleemann, a expliqué les raisons du soutien de sa fondation à la conférence. Il a estimé que les pressions d'un environnement instable affectent la région arabe où les marchés du travail peinent à intégrer les jeunes, à s'insérer dans les réseaux de production mondiaux et à faire face à une dette publique élevée. Il a observé que les économies non-golfeennes font face à des contraintes financières et sociales plus pressantes. Néanmoins, de nombreuses questions structurelles fondamentales sont communes et façonnent les perspectives à long terme de la région. Il a cité l'économiste Adam Smith, rappelant que les sociétés prospèrent grâce à l'échange et non à l'isolement. Il a considéré que les investissements dans l'éducation et les compétences reflètent les besoins des marchés du travail modernes, et que la réduction des barrières commerciales aiderait les entreprises à accéder à de nouveaux marchés et à accroître leur production.

Le président du conseil d'administration de l'Association arabe de recherche économique, le Dr Mahmoud Mohieddin, a pris la parole pour expliquer les activités de l'association visant à rassembler experts et spécialistes en économie. Il a évoqué la situation de l'Union européenne en la comparant aux économies des États-Unis et de la Chine dans les domaines du développement, de l'énergie et de la défense. Il a souligné la nécessité urgente d'investir dans une politique industrielle compétitive, de mobiliser les capacités pour accroître la productivité et d'améliorer les bases de la gouvernance. Mohieddin a estimé que plusieurs économies arabes souffrent de faiblesse comparées à d'autres pays arabes qui ont réussi. Il a insisté sur le fait que le monde traverse une phase de changements profonds et que les conflits géopolitiques ont leurs causes et leurs conséquences sociales et politiques. Il a souligné l'importance des recommandations pour la compétitivité arabe, la réduction des écarts économiques entre les pays arabes et l'élaboration d'un agenda arabe pour passer de la gestion des crises à la construction de l'avenir.