Les États-Unis imposent de nouvelles sanctions sur deux juges de la CPI enquêtant sur Israël
Les États-Unis imposent des sanctions à deux juges de la CPI enquêtant sur Israël, provoquant une condamnation de la Cour.
SUMMARY
Les États-Unis ont annoncé de nouvelles sanctions contre deux juges de la Cour pénale internationale enquêtant sur Israël, suscitant une condamnation immédiate de la CPI qui dénonce une atteinte à son indépendance. Ces sanctions s'inscrivent dans un contexte de tensions liées à l'enquête sur des crimes de guerre présumés à Gaza.
KEY HIGHLIGHTS
- Les États-Unis sanctionnent deux juges de la CPI pour leur soutien à l'enquête sur Israël.
- La CPI condamne ces sanctions comme une atteinte à son indépendance et à l'état de droit.
- Benjamin Netanyahu et le ministre Gideon Saar saluent la position américaine.
- La CPI a émis des mandats d'arrêt contre des responsables israéliens pour crimes de guerre.
- Ni Israël ni les États-Unis ne sont parties au traité instituant la CPI.
CORE SUBJECT
Sanctions américaines contre juges de la CPI enquêtant sur Israël
Washington a annoncé jeudi des sanctions contre deux magistrats de la Cour pénale internationale, visés pour avoir soutenu l'enquête sur des crimes de guerre présumés à Gaza. L'annonce a provoqué une condamnation immédiate de la Cour qui dénonce une "atteinte flagrante à son indépendance".
Les États-Unis ont annoncé jeudi des sanctions visant deux autres juges de la Cour pénale internationale (CPI) ayant enquêté sur Israël, renforçant leur pression sur la Cour qui a aussitôt dit "rejeter fermement" cette décision.
Dans un communiqué, le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio a justifié ces sanctions en expliquant notamment que ces deux juges avaient récemment voté avec la majorité de la Cour pour rejeter lundi un recours d'Israël visant à mettre fin à une enquête sur des crimes de guerre à Gaza.
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité dans la bande de Gaza, où Israël a livré une guerre dévastatrice après l'attaque meurtrière du groupe islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023 sur son territoire.
Dans un document publié lundi, les juges de la CPI ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus à Gaza pendant le conflit. "Nous ne tolérerons pas les abus de pouvoir de la CPI qui violent la souveraineté des États-Unis et d'Israël et soumettent à tort des ressortissants américains et israéliens à la juridiction de la CPI", a déclaré le secrétaire d'Etat américain, cité dans le communiqué. Le département d'État entend continuer à imposer des "conséquences" pour ce qu'il qualifie d'"abus de pouvoir de la CPI", est-il ajouté.
Les juges nouvellement frappés de sanctions sont Gocha Lordkipanidze, ancien ministre de la Justice de Géorgie, et Erdenebalsuren Damdin, de Mongolie. Ces sanctions font suite à celles déjà prononcées contre neuf magistrats et procureurs de la CPI, alors que le président Donald Trump s'est engagé dans une vaste campagne contre la Cour.
Celle-ci a aussitôt réagi dans un communiqué, disant "rejeter fermement les nouvelles sanctions américaines". Elles "constituent une atteinte flagrante à l'indépendance d'une institution judiciaire impartiale, qui opère conformément au mandat que lui ont conféré les États parties", a fustigé la CPI. "De telles mesures, ciblant des juges et des procureurs élus par les États parties, portent atteinte à l'état de droit", a-t-elle ajouté, et mettent "en péril l'ordre juridique international".
"Action forte"
En Israël, Benjamin Netanyahu a salué "l'action forte" de Washington et le ministre des Affaires étrangères Gideon Saar a remercié sur X Marco Rubio "pour cette position morale claire" des États-Unis. Les sanctions américaines interdisent aux juges d'entrer aux États-Unis et bloquent toute transaction immobilière ou financière avec eux dans la première économie mondiale.
Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide. Ni Israël ni les États-Unis n'adhèrent au traité international ayant institué la CPI, tout comme la Russie dont le président Vladimir Poutine fait également l'objet d'un mandat d'arrêt depuis mars 2023 pour le crime de guerre présumé de déportation d'enfants ukrainiens vers la Russie.
Au cours du premier mandat de Donald Trump (2017-2021), la CPI, en particulier sa procureure d'alors, Fatou Bensouda, avait déjà été la cible de sanctions américaines - levées par Joe Biden peu après son arrivée au pouvoir en 2021.
KEYWORDS
MENTIONED ENTITIES 10
Cour pénale internationale
🏛️ OrganizationInstitution judiciaire internationale basée à La Haye enquêtant sur les crimes de guerre
Marco Rubio
👤 Person_MaleChef de la diplomatie américaine justifiant les sanctions
Benjamin Netanyahu
👤 Person_MalePremier ministre israélien visé par un mandat d'arrêt de la CPI
Yoav Gallant
👤 Person_MaleAncien ministre de la Défense israélien visé par un mandat d'arrêt de la CPI
Gocha Lordkipanidze
👤 Person_MaleJuge de la CPI sanctionné, ancien ministre de la Justice de Géorgie
Erdenebalsuren Damdin
👤 Person_FemaleJuge de la CPI sanctionnée, originaire de Mongolie
Donald Trump
👤 Person_MaleAncien président américain engagé dans une campagne contre la CPI
Gideon Saar
👤 Person_MaleMinistre des Affaires étrangères israélien saluant la position américaine
Fatou Bensouda
👤 Person_FemaleAncienne procureure de la CPI ciblée par des sanctions américaines
Vladimir Poutine
👤 Person_MalePrésident russe faisant l'objet d'un mandat d'arrêt de la CPI