Adieu à Abou Mishaal... L'inspirateur de mes récits
Le départ d'Abou Mishaal et son impact sur la narration littéraire et l'amitié profonde avec l'auteur.
SUMMARY
L'auteur fait ses adieux à son professeur et maître Abdelrazak ben Saleh Al-Madhi Al-Ghamdi, connu sous le nom d'Abou Mishaal, inspirateur de ses récits et ami qui a enrichi sa vie par la connaissance et l'humanité, partageant ses souvenirs et l'impact profond qu'il a eu sur sa vie littéraire et personnelle.
KEY HIGHLIGHTS
- Abou Mishaal était un modèle différent dans l'enseignement et la relation avec les élèves.
- L'auteur décrit la relation littéraire et humaine profonde avec son professeur et maître.
- Le départ d'Abou Mishaal évoque des souvenirs et souligne son influence dans la vie littéraire et personnelle de l'auteur.
CORE SUBJECT
Le départ d'Abou Mishaal et son impact sur la narration littéraire et l'amitié
Je me considère chanceuse d'avoir des amis qui sont la vie, dans son sens artistique, culturel, intellectuel et social. Quelle plus grande chance que de trouver en un ami ce que l'on cherche et ce dont on a besoin : humanité, compétences, expérience de vie, et parfois de la ruse, qui offre la capacité de comprendre sa réalité, de l'exprimer, et d'éviter ou de surmonter les pièges avec une prudence non décourageante et un optimisme mesuré. Le plus beau des apprentissages est celui qui vient indirectement, de l'école de la vie, non de celle des manuels.
Il y a des soleils qui se lèvent sans être liés au jour, des lampes qui éclairent les chemins même sans obscurité, une pluie qui tombe sans lien électromagnétique avec un nuage, et une langue qui chante sans rapport avec les dictionnaires, construisant les bases de la sensibilité et de l'expression, insufflant vitalité et énergie aux histoires, aidant le style à passer du récit au poème et à la critique satirique, puis à reconstruire l'intrigue dans un contexte différent, avec une ouverture et une conclusion nouvelles.
J'écris sur mon professeur et maître Abdelrazak ben Saleh Al-Madhi Al-Ghamdi, l'inspirateur de mes récits ; le fondateur de l'infrastructure dans ma conscience, pour être prêt à affronter ce qui est attendu et ce qui ne l'est pas, à faire face aux recoins cachés, aux intentions aveugles, et à me fournir des conseils qui atténuent la lassitude de l'été, l'ennui de l'hiver, et stimulent la mémoire pour raconter sans provoquer de réactions de ceux qui interprètent mal ce que nous écrivons.
Abou Mishaal est parti hier. Dès que l'humain reçoit la nouvelle du départ d'un être cher, le mouvement se fige, les mots se figent sur la langue, les larmes se cristallisent dans un œil promis à une rencontre qui verdit les déserts de l'âme, les souvenirs affluent et se multiplient ; et les souvenirs sont notre pont vers la pureté de l'aube, la clarté des sources, comme si en nous souvenant, nous résistions au spectre du départ et à la douleur de la perte.
Quand je suis passée de l'école primaire Bashir à l'Institut scientifique d'Al-Baha, j'ai traversé d'un village à une ville, d'une institution intime à une entreprise pleine de visages et de nuances, élargissant mon cercle de connaissances et de relations. Les cheikhs professeurs avaient une autorité qui nous inspirait le respect, et chaque professeur avait sa nature et sa personnalité dans ses interactions. Peut-être que les méthodes d'enseignement et de gestion des élèves se ressemblaient, mais Abou Mishaal était un modèle différent.
Évidemment, en raison de la proximité des villages et des relations entre leurs figures, il connaissait mon père, avec qui il entretenait une relation amicale solide – paix à leurs âmes. Bien que je ne me fie pas à mes origines mais à mon travail et à mes acquis, une affection littéraire est née entre l'élève et son professeur. Sa méthode d'explication, l'utilisation de l'environnement dans la leçon, l'enrichissement de l'arabe classique par des proverbes, des histoires et des vers en langue parlée, ainsi que ses gestes expressifs, tout cela a enraciné les liens de proximité et d'amitié entre le maître et son disciple.
Les années ont passé, et le temps m'a ramenée à l'institut en tant qu'enseignante. Malgré l'éveil de certains sentiments et la tentation des chemins loin de la patrie bien-aimée, Abou Mishaal n'a jamais renié la sainteté de ce qu'il avait construit en six ans, ni réprimé son ambition de changer le monde ! Il a renforcé mes liens avec des professeurs qui étaient aussi des collègues, de très bons collègues ; j'ai appris de leur éthique et de leurs positions ce qui a protégé mon humanité des conséquences des corruptions. Quand Abou Mishaal remarquait une erreur ou un écart de ma part, il me disait dans son dialecte affectueux : « Mon garçon, sois un homme ». Et si cela se répétait souvent, il intensifiait son langage et sa réprimande en disant : « Regarde l'âne », ce que je ne prenais pas mal ni avec mécontentement, mais comme une paternité bienveillante, sans tutelle oppressante.
Bien sûr, des circonstances ont parfois troublé notre amitié, mais elles ont vite disparu, et la rivière est redevenue claire. Je me suis rapprochée de mon maître à nouveau, découvrant en lui le dévot, le généreux, le fidèle, celui qui veille à la charité secrète, attaché au souvenir de Dieu, toujours demandant des nouvelles des amis et collègues. Le vendredi après-midi, quand je le rencontrais chez lui, était une source de tranquillité pour mon cœur, un prolongement de mon attachement au père, au grand frère, au maître qui nourrit mes récits de son inspiration, que j'espère ne jamais cesser, même s'il est mon inspirateur dans l'au-delà.
KEYWORDS
MENTIONED ENTITIES 4
Abdelrazak ben Saleh Al-Madhi Al-Ghamdi
👤 Person_MaleProfesseur et maître de l'auteur, inspirateur de ses récits
Abou Mishaal
👤 Person_MaleSurnom sous lequel est connu Abdelrazak ben Saleh Al-Madhi Al-Ghamdi
Institut scientifique d'Al-Baha
🏛️ OrganizationInstitut où l'auteur a étudié et travaillé comme enseignant
Journal Okaz
🏛️ OrganizationSource ayant publié l'article