La Maison Blanche déclare que les États-Unis seraient « chanceux » si Trump restait pour un troisième mandat

Les États-Unis seraient « chanceux » si Donald Trump restait en fonction pour un troisième mandat constitutionnellement interdit, a déclaré la Maison Blanche suite aux révélations selon lesquelles il aurait discuté de cette possibilité avec l'avocat et spécialiste constitutionnel Alan Dershowitz.

Cette affirmation audacieuse est intervenue malgré des sondages successifs montrant une chute des taux d'approbation de Trump au milieu d'un mécontentement généralisé concernant la performance économique de son administration et la controverse persistante autour de ses liens avec le financier déchu et pédophile Jeffrey Epstein.

« Il n’y a jamais eu d’administration qui ait accompli autant en moins d’un an que l’administration Trump », a déclaré la porte-parole de la Maison Blanche, Abigail Jackson, à Axios.

« Le peuple américain serait chanceux d’avoir le président Trump en fonction encore plus longtemps. »

Ses commentaires sont intervenus après qu’Alan Dershowitz, un fervent partisan de Trump qui a agi comme son avocat de défense après sa mise en accusation par le Congrès lors de son premier mandat, a déclaré au Wall Street Journal qu’il avait informé le président que la constitution n’était pas claire quant à la possibilité pour lui de se représenter.

Ce jugement est en contradiction avec l’avis de la plupart des experts constitutionnels, qui affirment que le 22e amendement interdit sans ambiguïté à Trump de briguer un troisième mandat.

Dershowitz a avancé une interprétation différente en présentant à Trump un exemplaire de son livre intitulé « Le président Trump pourrait-il constitutionnellement servir un troisième mandat ? » - qui doit être publié l’année prochaine - lors d’une rencontre dans le Bureau ovale.

« J’ai dit ‘il n’est pas clair si un président peut devenir président pour un troisième mandat et il n’est pas clair si c’est permis’ », a déclaré Dershowitz au Journal.

Il a ajouté que Trump « a trouvé cela intéressant en tant que question intellectuelle » et qu’il prévoyait de lire le livre.

« Est-ce que je pense qu’il va se présenter pour un troisième mandat ? Non, je ne pense pas qu’il se présentera pour un troisième mandat », a ajouté Dershowitz.

Cependant, le livre de Dershowitz expose des scénarios potentiels dans lesquels un autre mandat de Trump pourrait devenir possible - notamment si les grands électeurs du collège électoral s’abstenaient de voter et que la Chambre des représentants choisissait le président.

La possibilité que Trump cherche un troisième mandat est un thème récurrent depuis son retour à la Maison Blanche pour la deuxième fois en janvier dernier.

Trump lui-même a envoyé des signaux contradictoires. En octobre, il a déclaré aux journalistes que la constitution est « assez claire » sur le fait qu’il « n’est pas autorisé à se présenter », bien qu’il ait répété qu’il « adorerait » le faire.

Mike Johnson, le président de la Chambre des représentants et l’un de ses alliés clés au Capitole, a déclaré qu’il « ne voit pas de voie » pour que Trump se représente.

Susie Wiles, la chef de cabinet de la Maison Blanche, a écarté la perspective d’un troisième mandat de Trump dans une interview accordée à Vanity Fair publiée cette semaine. Elle a déclaré au magazine que Trump « sait qu’il ne peut pas se représenter » mais qu’il « s’amuse » avec cette idée parce qu’il sait que cela « rend les gens fous ».

Cependant, en même temps, la boutique Trump a commencé à vendre des casquettes « Trump 2028 » à ses partisans.

Dershowitz a déclaré au Journal qu’après avoir rencontré Trump, il avait montré une copie préliminaire de son livre à Miriam Adelson, la femme d’affaires milliardaire qui a donné plus de 100 millions de dollars aux comités d’action politique soutenant Trump lors de la course présidentielle de 2024, et qui visitait la Maison Blanche pour une fête de Hanoukka.

Selon lui, elle a répondu : « C’est réel ? Oh mon Dieu, j’espère que cela peut arriver. »

Plus tard, lorsque Trump a fait monter Adelson sur scène pendant la fête, elle a confirmé avoir parlé avec Dershowitz. « J’ai dit, ‘Alan, je suis d’accord avec toi. Alors on peut le faire.’ » Ses propos ont été accueillis par des chants de « quatre années de plus » de la foule rassemblée, moment où Adelson a dit à Trump : « Réfléchis-y. »

Trump a répondu en disant à la foule : « Elle a dit, ‘réfléchis-y et je te donnerai encore 250 millions de dollars.’ »