Le Mexique appelle à une intervention onusienne pour contenir la tension entre Washington et le Venezuela

La présidente du Mexique, Claudia Sheinbaum, a appelé les Nations Unies à intervenir afin d'empêcher un éventuel bain de sang suite à l'augmentation de la présence militaire américaine au large de la côte nord du Venezuela et à l'escalade des tensions dans la région. Cela a été déclaré lors d'une conférence de presse tenue mercredi, où elle a évoqué l'annonce du président américain Donald Trump imposant un blocus à tous les pétroliers entrant ou sortant du Venezuela. Sheinbaum a affirmé que le Mexique s'oppose toujours aux ingérences étrangères dans les affaires des pays et qu'il soutient les solutions pacifiques aux conflits ainsi que le dialogue pour instaurer la paix. Elle a critiqué les sanctions économiques imposées par les États-Unis en déclarant : « Les sanctions semblent en apparence viser les gouvernements, mais en réalité elles nuisent aux peuples, comme c'est le cas à Cuba. » Mercredi également, le président américain Donald Trump a affirmé que le Venezuela avait illégalement saisi des droits énergétiques et pétroliers américains, menaçant de les récupérer. Mardi, Trump a annoncé avoir ordonné un blocus de tous les pétroliers vénézuéliens soumis aux sanctions. Le 11 décembre, le président américain avait déclaré qu'ils avaient saisi un pétrolier au large des côtes vénézuéliennes « pour une raison valable » et qu'ils allaient le conserver. Trump avait également indiqué que son pays pourrait lancer des attaques terrestres contre le Venezuela, précisant que ces attaques commenceraient « bientôt ». En réponse, des responsables vénézuéliens ont qualifié la saisie américaine d'un pétrolier au large de leurs côtes de « vol manifeste » et ont affirmé qu'ils porteraient l'affaire devant les instances internationales. Les tensions entre les États-Unis et le Venezuela se sont récemment intensifiées, Trump ayant émis en août dernier un décret exécutif augmentant l'utilisation de l'armée sous prétexte de « lutte contre les cartels de drogue » en Amérique latine. Dans ce contexte, Washington a annoncé l'envoi de navires de guerre et d'un sous-marin au large des côtes vénézuéliennes, tandis que le secrétaire à la Défense américain, Pete Hegseth, a déclaré que l'armée était prête pour des opérations, y compris un changement de régime au Venezuela. En réponse, le président vénézuélien Nicolás Maduro a annoncé la mobilisation de 4,5 millions de personnes au Venezuela, se préparant à repousser toute attaque éventuelle. Les attaques menées par l'armée américaine contre des bateaux dans la mer des Caraïbes et l'océan Pacifique, sous prétexte de trafic de drogue, et la cible directe des personnes à bord ont suscité un débat sur les « exécutions extrajudiciaires » au sein de la communauté internationale.