Des drones ukrainiens tuent 3 personnes dans la région russe de Rostov alors que l'UE débat du financement de la guerre pour Kyiv

L'Ukraine a lancé une attaque de drones dans la région sud de Rostov en Russie pendant la nuit, faisant trois morts, alors que les pays européens cherchent à débloquer les avoirs russes pour aider Kyiv, tandis que les efforts menés par les États-Unis pour mettre fin à la guerre n'ont pas encore donné de résultats concrets.

Yuri Sleousar, gouverneur régional par intérim de la région de Rostov, a déclaré sur Telegram jeudi que l'attaque avait provoqué un incendie sur un navire de charge qui a été éteint, tuant deux membres d'équipage et en blessant trois autres.

Le gouverneur a également indiqué que les drones ukrainiens avaient tué un civil dans la ville de Bataisk, près des installations portuaires, où deux maisons ont été incendiées et un immeuble en construction a été endommagé.

Cette attaque dans la région, la plus récente d'une série de raids nocturnes ukrainiens sur le territoire russe, intervient après que le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exhorté les dirigeants de l'Union européenne réunis à Bruxelles jeudi à approuver des plans visant à libérer 210 milliards d'euros (247 milliards de dollars) d'avoirs russes gelés pour aider son pays.

Zelensky a déclaré mercredi soir : « Le résultat de cette réunion — le résultat produit par l'Europe — doit faire sentir à la Russie que son désir de poursuivre la guerre l'année prochaine est vain, car l'Ukraine bénéficiera du soutien. »

Le sommet crucial sur ces plans, qui ouvriront les avoirs comme base d'un prêt permettant à l'Ukraine de survivre pendant les deux prochaines années, est considéré comme un test de la crédibilité de l'Europe alors que le président américain Donald Trump, qui a qualifié le continent de « faible », pousse pour un accord rapide mettant fin aux combats.

Sans aide financière, les fonds de l'Ukraine s'épuiseront au deuxième trimestre de l'année prochaine et elle risque de perdre la guerre face à la Russie, ce qui inquiète l'Union européenne quant à une menace accrue de l'agression russe.

Mais le plan dépend de l'approbation de la Belgique, où se trouve le dépôt Euroclear qui détient 185 milliards d'euros d'avoirs russes gelés en Europe, et qui ne veut pas assumer le fardeau si des procédures juridiques russes réussissent devant les tribunaux internationaux.

Le Premier ministre belge Bart De Wever a fait valoir qu'il avait en fait besoin d'un chèque en blanc des autres gouvernements pour une période indéterminée, car les dommages qui pourraient être accordés à la Russie pourraient largement dépasser le montant détenu dans son pays.

Théoriquement, d'autres pays européens pourraient contourner la Belgique et faire passer l'initiative à la majorité pondérée, mais ce serait une option nucléaire que beaucoup considèrent improbable pour le moment.

La Première ministre italienne Giorgia Meloni a déclaré : « Ce sont des décisions complexes qui ne peuvent pas être imposées », ce qui pourrait offrir une couverture politique majeure à la Belgique.

La Commission européenne a proposé un plan alternatif potentiel pour que l'UE collecte elle-même des fonds afin de prêter à l'Ukraine, mais les responsables disent que ce plan est suspendu car il nécessite l'unanimité des 27 dirigeants de l'UE, et il a été rejeté par la Hongrie, alliée de la Russie.

Parallèlement, les efforts américains pour conclure un accord de paix se poursuivent, des responsables devant rencontrer des négociateurs russes à Miami ce week-end pour discuter du plan de paix proposé par Trump, selon un responsable de la Maison Blanche cité par l'Agence France-Presse.

De grandes divergences subsistent sur tous les aspects. L'Ukraine et les États-Unis affirment qu'il y a des progrès sur les garanties de sécurité futures pour Kyiv, mais il y a des désaccords sur les territoires que l'Ukraine devra céder.

Le président russe Vladimir Poutine a déclaré mercredi que Moscou « atteindra certainement » ses objectifs dans la guerre, y compris la prise des territoires qu'elle revendique comme les siens.

Poutine a également critiqué l'Occident, qualifiant les appels en Occident à se préparer à la guerre contre la Russie d'« hystérie et de mensonges ».