Rencontre Iran-Russie à Moscou... Araqchi : Les Américains ne sont pas prêts à négocier

Lavrov a décrit les consultations irano-russes sur les questions régionales comme « proches ».

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a affirmé ce mercredi que « les relations entre l'Iran et la Russie sont avancées et fructueuses », soulignant que « le traité de partenariat stratégique global entre les deux pays a été signé en 2025, et que les chefs d'État ont discuté la semaine dernière au Turkménistan des détails de la coopération dans ce cadre ».

Lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue iranien Abbas Araqchi à Moscou, il a ajouté que « renforcer les relations entre les secteurs privés des deux pays est une nécessité », précisant que « les relations de l'Iran avec l'Union économique eurasiatique sont très importantes, et nous sommes intéressés à élargir la coopération bilatérale. Nous avons également parlé de la ligne ferroviaire Rasht-Astara, qui contribuera au développement de la voie du corridor Nord-Sud ».

Lavrov a qualifié les consultations irano-russes sur les questions régionales de « proches », affirmant que « Téhéran et Moscou cherchent à renforcer le caractère démocratique des relations internationales. Nous insistons sur le multilatéralisme, malheureusement l'Occident l'ignore. Aujourd'hui, il faut respecter les principes et règles du droit international ».

Il a indiqué que « les deux parties ont convenu de travailler avec les membres de la communauté internationale partageant leur point de vue, et ont discuté des moyens de faire face aux effets des sanctions », soulignant que « l'Iran, en tant que membre de l'Agence internationale de l'énergie atomique, a le droit d'enrichir l'uranium ».

« La coopération en matière de défense se poursuit »

De son côté, Araqchi a indiqué que « nous avons mené aujourd'hui des consultations détaillées sur toutes les questions. Les relations entre l'Iran et la Russie ont connu une expansion considérable, et avec la signature du traité de partenariat global, leur rythme s'est accéléré ».

Il a ajouté : « Nous avons défini dans l'accord signé aujourd'hui les compétences des ministères des Affaires étrangères des deux pays. Nos relations sont globales et multidimensionnelles, nous partageons des positions communes dans le domaine politique et échangeons régulièrement nos points de vue ».

Il a souligné que « la coopération économique entre les deux pays s'est notablement élargie, avec une activité importante dans les domaines de l'énergie et des transports, une augmentation des échanges commerciaux et l'ouverture de nouveaux domaines de coopération, en notant que la commission mixte tiendra sa réunion en février prochain, en plus des discussions sur la coopération scientifique et culturelle ».

Araqchi a insisté sur le fait que « la coopération en matière de défense et de sécurité entre l'Iran et la Russie se poursuit », précisant que « les consultations ont porté sur des questions régionales telles que le Caucase, l'Afghanistan, l'Ukraine et la Palestine, ainsi que sur les crimes commis par Israël ».

Araqchi a abordé le programme nucléaire iranien, affirmant l'engagement de l'Iran envers le traité de non-prolifération nucléaire, tout en maintenant ses droits à l'utilisation de l'énergie nucléaire, y compris l'enrichissement.

Il a ajouté : « Nous sommes d'accord sur les questions internationales, et avons discuté des moyens de faire face à l'hégémonie exercée par les États-Unis. La paix par la force proposée par Washington est un danger pour la communauté internationale, qui cherche à instaurer la paix par le droit, et tout usage de la force représente une déviation grave menant le monde vers la loi de la jungle ».

Concernant les sanctions, Araqchi a indiqué que les deux pays ont été victimes d'attaques injustes de la part des pays occidentaux, déclarant : « Nous apprécions la position de la Russie qui rejette la légitimité des actions des trois pays européens au Conseil de sécurité. Ils n'avaient pas le droit de rétablir les sanctions précédentes, nous considérons cette mesure comme nulle, et remercions la Russie pour sa position ».

Il a conclu : « Nous poursuivons la coopération et les consultations pour faire face aux sanctions unilatérales imposées par les États-Unis ».

Sur la possibilité de négocier avec les États-Unis, Araqchi a précisé : « Nous n'avons envoyé aucun message aux États-Unis de notre part, mais nous n'avons jamais quitté la table des négociations. Ce sont les Américains qui ont trahi les négociations à mi-chemin. S'ils changent d'approche et sont prêts à négocier sur la base du respect mutuel et de l'égalité, nous étudierons la question, mais ils ne sont actuellement pas prêts ».

Il a déclaré : « Leur approche actuelle est basée sur l'imposition et non sur une véritable négociation. Les négociations réelles ne peuvent commencer que lorsqu'ils corrigent leur méthode. La table des négociations doit être fondée sur le respect et l'équilibre ».

Document de coopération

Par ailleurs, les ministres des Affaires étrangères d'Iran et de Russie ont signé un document de coopération à l'issue de leur réunion à Moscou.

L'agence de presse "Mehr" a rapporté qu'ils ont signé un programme de coopération entre les ministères des Affaires étrangères des deux pays à la fin de leurs discussions à Moscou.

Ce document, élaboré à la suite de la mise en œuvre du traité stratégique global entre l'Iran et la Russie, définit le programme des consultations entre les ministères des Affaires étrangères des deux pays pour la période 2026-2028.